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2016-01-19

Première panne d’essence





Depuis 40 ans, que je possède une voiture, jamais je n’étais tombée en panne. Il fallait que ça m’arrive et c'est arrivé.
Vendredi dernier, en partant de chez moi, j’ai bien vu que le voyant essence clignotait, mais j’ai regardé au tableau de bord les indications Renault, qui m’ont rassurée sur les presque 50 km que je pouvais faire encore. 
Cinq km plus loin, Océane se mit à tousser et à caler. Heureusement, j’étais dans la descente avant le marché couvert de Villefranche et j’ai pu en douceur me garer sur un emplacement de bus.
 
Pas d’autre solution que d’aller chercher de l’essence : oui, mais où ? Je m’applique à faire deux papiers « en panne », que j’installe sous les balais des essuie-glaces avant et arrière.


Un homme de type méditerranéen, la trentaine, était justement sur le bord du trottoir. Je lui demandai la première station-service. Et il me dit :
-    vous êtes en panne d’essence ? Vous êtes sûrs ?
-    Ça me semble bien
-    vous permettez que j’essaye ?
-    Oui, bien sûr.
Je voyais déjà le moment où la voiture démarrerait du premier coup, mais non… j’en fus presque soulagée, je dois le reconnaître. Je me serais sentie tellement idiote...
-    Elle est vraiment en panne d’essence
-    et la station la plus proche ?
-    Vous tournez à droite juste là, puis allez tout droit. Il y a Simply, faut payer en liquide ou par carte.
-    Pas de souci. Je vais y aller.
-    Mais vous avez quelque chose, un bidon ?
-    Non, mais ils en auront peut-être
-    ça m’étonne. Attendez, j’ai ce qu’il vous faut
Il revint avec un jerricane de 10 l et m’indiqua qu’il me suffissait d’y mettre trois litres. 

Je m’en allais donc avec mon petit bidon, le remplis de sept litres… ça va très vite et revins à ma voiture.

J’ouvre le réservoir. « Pourvu que le jerricane ait une rallonge d’embout. » Je vérifie… malheureusement non.
Arrive alors un homme de mon âge franchouillard au possible, rondouillard avec un air goguenard :
-    vous pensez vous en sortir ?
Je sens immédiatement son côté moqueur : « Ah ! Que feraient les femmes sans nous ! Aucun sens technique ! » Je suis immédiatement une envie de mordre.
-    Oui je vais m’en sortir, mais faut que je récupère le matériel nécessaire
-    vous savez que vous avez un prolongateur d’embout dans un jerricane ?
« Dans 2 minutes, je le mords », pensai-je…
-    je sais, mais seulement, celui-là n’en a pas
-    vous êtes sûrs ? Et je peux regarder ?
-    mais faites donc !
Et ma petite voix me dit de rester cool…
-    ah oui ! Vous avez raison. En fait, il vous faudrait un entonnoir. Vous n’en avez pas ?
-    Vous non plus à ce que je vois. Au revoir, je vais suivre mon idée première...
 
Je repars avec mon jerricane refermé  dans la cour où « mon prêteur de bidon » s'était dirigé.  Dès qu'il me voit,, il sort du Hamburger Shop avec un de ses copains, marocain comme lui . Ils tiennent ensemble le resto. Il a à la main une bouteille plastique vide, dont il avait déjà enlevé le fond et une tige métallique, qui m’intrigue.
-    Dans une minute, vous pourrez repartir !
J’ouvre la porte de mon réservoir et il me dit gentiment :
-    laissez-moi faire !

 Il enfile le goulot de la bouteille plastique ,puis, avec sa tige métallique, il pousse le clapet de protection pour empêcher de se servir à la pompe à essence de diesel. Bien vu, Lustucru !

-    Avec ça, vous pouvez aller jusqu’à Lyon !
-    Je pense que je vais aller assez vite faire le plein....
Je veux lui donner un billet de 10 € pour le grand service rendu. Il refuse avec véhémence :
-    nous, on sait ce que c’est que la galère. Alors quand on peut aider quelqu’un, c’est avec plaisir qu'on le fait.
-    je suis désolée, mais les menus hamburgers, ce n’est pas mon truc.
-    D’ici une quinzaine de jours, on fera aussi de la restauration indienne.
-    Avec des produits industriels style Métro ?
-    Non, on fait tout nous-mêmes.
-    Alors à très bientôt !

 

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