Au
commencement, il y eut une pièce de théâtre de Heinrich von Kleist écrit au tout
début du XIXe siècle, sa dernière œuvre… Son inspiration ? Les mémoires de
Frédéric II dans un temps où on ne badine pas avec le code de l' honneur.
Sa
notoriété en France ? On la doit à Jean Vilar au Festival d’Avignon de 1951
avec la troupe du Théâtre National Populaire avec Gérard Philippe dans le rôle-titre,
Jeanne Moreau - Nathalie et Jean Vilar lui-même comme Prince électeur
Un
Prince électeur ? Dans le Saint-empire-romain-germanique, ils sont sept à avoir
le privilège d’élire (et d’être éligible) le roi des Romains, avant son
couronnement comme Empereur par le pape.
Le
film ? Sorti il y a 16 ans en Italie et seulement cet été en France… Pourquoi ? Je ne sais...
L’argument
? Le jeune prince de Hombourg (Hesse aujourd’hui) par distraction n’écoute pas
les consignes militaires données par son oncle, chef des armées et, sur le
champ de bataille, désobéit, mais entraîne les troupes à la victoire. Il doit
être puni de façon exemplaire. Il est condamné à mort.. Peut-on vraiment mettre
à mort celui qui vient de triompher ?
L’honneur
? Il en est fortement question… respecter son engagement jusqu’au bout et
accepter sa propre faiblesse : une belle leçon !
Quel
plaisir d’entendre parler le français aussi bien ! Beauté du langage ! Beauté
des images ! Magnifique, sublime, fabuleux… on en redemande… du moins, j’en
redemande…
« l’attente »
Un premier
film de Piero Messina avec Juliette Binoche toujours aussi éclatante, même dans
ce rôle..
Un huit-clos entre une mère, mater dolorosa, et la petite amie de son fils, introuvable
autour d’un secret lourd, si lourd sur la terre sicilienne.
Dans ce
déni, les heures et les jours s’égrènent lentement comme les minutes du film…
Le propos aurait pu trouver sa résolution en cinq minutes, mais c’est cent minutes plus tard
que la musique des deux jeunes compositeurs vient conclure le générique.
Cette attente-là est lourde à vivre, rien à voir avec l'attente vue par Antoine de Saint-Exupéry...
[...] Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:- S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.- Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !- Que faut-il faire? dit le petit prince.- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...Le lendemain revint le petit prince.- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur. [...]
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