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2014-02-28

jeu de l'oie 5 et en final....


À la présentation en 4 temps, je rajouterai deux autres axes de découverte, de réflexion.

Le jeu de l’oie est un parcours symbolique comme celui de Jason et de ses compagnons qui partirent à la conquête de la Toison d’or. Le navire Argô est le symbole de la spirale de l’argonaute au nombre d’or, connu de tout temps et respecté dans tous les monuments sacrés afin de bénéficier d’une forme résonnante. Sachant que l’objectif d’une légende est de délivrer un message universel, l’interprétation la plus fidèle du mythe passera par les nombres, la géométrie, la phonétique des sons originels.

 

Le jeu de l’oie et le parcours initiatique de Jason sont étroitement liés, le Grand Alphabet Rune de 72 lettres nous en donne la clé selon les travaux de Robert Guasco . En effet, la 62e lettre est la lettre OR et la 63e est la lettre PHI, donc ORPHI, tels sont les derniers sons du parcours du jeu de l’oie. Orphi ou Orphée est le héros qui maîtrise les sons, qui connaît le pouvoir du Verbe, capable d’émouvoir les êtres inanimés. Sans la force de son chant, l’Argô ne peut pas partir et le navire reste échoué sur la plage. Les Argonautes tirent leur puissance du Verbe d’Orphi. Autrement dit, le voyage ne peut débuter qu’à partir de la case 63. 63 est la fin du jeu, mais également du JE, pronom personnel, synonyme d’ego. Cette fin lui permet d’accéder à ON, qui apparaît avec le sentiment d’appartenance au Tout, ON qui est la vibration universelle dont je voulais vous parler au départ, ON qui prend naissance avec la notion d’Amour universel.

Ainsi le jeu de l’oie repose sur la résonance du son OI, OA, WOAH que l’on expérimente de 9 en 9. Oi est la septième lettre rune, qui correspond à la symbolique du travail. Ce travail doit avoir un lien avec l’entendement,  compte-tenu du phonème OI. Si nous associons successivement le travail d’entendement de OI aux lettres de rune de valeur neuf, nous aurons la définition des huit lettres majeures de la kabbale des 72 runes 
-      M = 9, donc MOI, première prise de conscience, que l’on peut appréhender sur plusieurs niveaux, dont M = aime

-      L = 18, donc LOI, (L = El = Dieu), conscience des lois divines qui régissent notre existence et notre monde physique

-      H = 27, donc HéOI, la lettre H prononcée Hé a le sens de liaison, lien établi avec Dieu, l’idée de Dieu à concrétiser une communication

-      A = 36, donc AOI, 36 sur les 72 lettres symbolisent un demi-siècle, soit le passage de l’ère de NOA = Noé, où déluges et cataclysmes effacent une mémoire et ouvrent la voie de la civilisation sédentaire, agraire et technique

-      F = 45, donc FOI, le feu ardent d’une intuition d’appartenance divine

-      AN = 54, donc AN-OI personnifie la deuxième partie du cycle. L’entendement de OI associé à AN indique que le travail du cycle est perçu dans sa réalité et sa finalité

-      PHI = 63 OI est associé à la compréhension du rapport géométrique idéal des formes et des contenants qui engendrent la vie ;  Dieu géomètre et grand horloger se définit avec plus de précision.

Là se termine le jeu, car il fallait attendre la fin du cycle pour que l’homme puisse accéder à la 72e lettre, la lettre PSI.
PSI + l’entendement OI, c’est la pensée étendue au ciel et des capacités nouvelles pour un être en mutation.

"OI est un son qui va vers la connaissance de S-OI, la lettre S symbolisant le mouvement intérieur. On pourrait dire que tout homme atteignant la valeur 63 connaît sa propre vibration, le son du Ka, qui le personnifie au sein de la création. La connaissance intime de S-OI n’est pas une vision restrictive, mais celle qui découle d’une observation de tout l’orchestre avant de distinguer quel instrument est dans nos mains et quelle est notre note dans cette harmonie." (Roger Guasco)

La fin du JE (ego) s’accompagne de la découverte du ON, non pas le prénom défini que nous connaissons, mais la 68e lettre rune : ON, parfaitement défini, dans son unité, elle est définie comme UN,  UN-définie.

Impossible de conclure, sauf à dire que :

divertissant et symbolique à la fois, le jeu de l’oie est un jeu universel. La symbolique est une partie intégrante de l’humanité trop souvent dévoyée, exploitée par les religions. Il n’y a pas de hasard ni dans nos actes ni dans nos rencontres. De case en case et d’âge en âge, le jeu de l’oie associe l’énergie des dieux et la quête des hommes.

 

2014-02-27

jeu de l'oie 4 : jouons !


Un plateau avec des oies, des marques, deux dés, on pourrait penser que tout va aller vite et bien sur ce chemin initiatique. Toutefois, cette progression n'est pas sans risques. L'être peut stagner, voire régresser vers un état inférieur, s'il n'est pas proprement initié. Des cases spécifiques dépeignent les dangers encourus par l'être non préparé.

La case 6 : le pont


 
 
« il suffit de passer le pont et c’est tout de suite l’aventure ». Il permet de traverser l'eau d'un bord à l'autre, de passer d'un état d'être à un état supérieur. Il symbolise le lien entre deux états, entre le ciel et la terre, entre l’homme et Dieu. Il permet de surmonter des obstacles que l’on pensait insurmontables, en contournant la difficulté plutôt que de l’affronter. C’est le pont de l’arc-en-ciel, le pont qui relie les plus grands amoureux du ciel : Vega et Altaïr. Voilà pourquoi il nous faut sauter jusqu’à la case 12.
 
Pont Neuf Toulouse  Case 12
 

La case 19 : l’hôtellerie
 

C’est un lieu de rassemblement, de repos, de ressourcement, mais aussi d’intrigues et de débauche qui retient deux tours le voyageur éreinté.

La case 31 : le puits

 

Dans un premier temps, on a envie de dire que le puits a une double symbolique. Le puits donne l’eau, donc la vie,  la force mais attention à ne pas tomber dedans, il serait très difficile d’en ressortir. Dans de nombreuses civilisations, le puits est considéré comme voie d’accès au monde souterrain. On le retrouve dans les expressions populaires « il est un puits de sciences » mais aussi « profond comme un puits sans fonds » expression populaire reprise par Freud  dans ses travaux.  C’est un lieu de ressourcement à la fois physique et spirituel qui fait patienter l’oisif jusqu’à la venue d’un autre concurrent dont il occupera la dernière place de ce dernier ou en passant deux tours, un lieu où il fait bon s’abreuver d’eau fraîche et y puiser à la connaissance

La case 42 : le labyrinthe
labyrinthe d'Amiens
 

Clin d’œil évident au labyrinthe de Minos du mythe de Thésée. Un héros qui dut mettre à mort la pulsion animale et rentrer en pénitence pour avoir abandonné Ariane, sa salvatrice. Le labyrinthe caractérise les errements de l’être au cours de son voyage et le voyageur est invité à retourner sur ses pas jusqu’à la case 30, ce qui lui permet de réfléchir. A noter que certains auteurs  pensent que le jeu de l’oie a pour origine unique le mythe de Thésée et que les 14 oies du plateau évoquent les 14 jeunes gens offerts en sacrifice : les multiples de 9 étant les 7 garçons et les autres étant les 7  filles.
 

 gravure du XV°

La case 52 : la prison
 

Si l’on ne prend pas garde, les prisons les plus rudes sont souvent celles que l’on se construit soi-même. Le mot prison a la même racine latine praehendere, idée de prendre, de mettre en sa possession, que les mots apprendre, apprentissage, comprendre, entreprendre. La case 52 dépeint l’individu emprisonné dans sa condition d’être ordinaire et non encore libéré. Le joueur aura largement le temps de réfléchir sur ses actions, jusqu’à ce qu’un autre prenne sa place ou bien il attendra trois tours.

La case 58 : la mort
Cette terrible case symbolise la mort de l’être ordinaire. Mais la mort amène toujours à la vie. C’est la naissance d’un nouveau cycle en faisant table rase du passé en d’autres termes en coupant les ponts avec le passé, alors pas d’autre solution que de revenir au point de départ pour pouvoir progresser vers des degrés plus élevés.
la case 63 : gagné ! libre !


Autrement dit, ces cases sont moins destinées à pénaliser le joueur qu'à replacer l'être sur le bon chemin. Notons en passant que les épreuves initiatiques ou les cases propices aux embûches se rapprochent graduellement à mesure que le joueur progresse vers la dernière case : 6 + 13 → 19 +12 → 31 + 11 → 42 +10 → 52 . Il serait logique que la case la plus redoutable soit la case 52 + 9 61  et non 58, mais ça offre ainsi plus de chance de terminer la partie, puisque il nous faut avancer et reculer pour tomber juste bien sur la case 63 et pouvoir enfin crier enthousiaste :

 « waouh ! J’ai fini. J’ai atteint le but, l’ »inaccessible étoile ».  

Sauf qu’un jeu est un jeu et fini le jeu, reste le JE ordinaire qui doit avancer sur son chemin semé d’embûches. il me faudra encore une étape pour compléter cette approche, alors à plus tard !

2014-02-21

jeu de l'oie 3 : les éléments


Le plateau
Plus de 10 000 variantes sont, à ce jour, recensées. En 1950, Henry d'Allemagne initia, en France, la première tentative de classement à partir des dessins. Elles abordent tous les domaines :

-      La vie : qualités, défauts et vices de notre comportement, mises en garde à suivre, différentes modes vestimentaires françaises qui permettent de découvrir l’évolution des modes

-      La religion et la mythologie : histoire religieuse tirée de la Bible ou de la vie des saints avec de grands commentaires au dos des planches, histoire des déesses des héros de l’Olympe, mais aussi jeux édifiants à l’attention des religieuses sans aucune image profane
 
-      l’histoire : occasion de décrire l’histoire mondiale, de figurer des événements essentiels par exemple l’occupation de Paris par l’armée russe…
 
-      La géographie et les voyages : le plus ancien jeu géographique est le jeu du monde conçu par le géographe Pierre Duval en 1659 représentant différentes régions du monde.
(sur cette carte de France de Pierre Duval, chaque région est caractérisée, notamment la Bretagne libidineuse !) Intéressant ce lien http://www.wdl.org/en/item/3026/zoom/#group=1&page=1&zoom=0.7331&centerX=0.5000&centerY=0.
 
-      Paris : jeux spécifiquement liés à l’histoire parisienne et aux monuments de la Ville Lumière, préfiguration du Monopoly tel que nous l’avons connu et même de la Samaritaine 1920
 
-      l’armée : jeux de l’oie héraldiques et militaires très répandus dans les collèges des enfants nobles et les établissements qui formaient les futurs officiers, soit pour connaître les blasons des nobles familles, soit les uniformes des différentes armées

-      les sciences : le plus vieux jeu concernant la science date de 1661 , le jeu de la sphère de l’univers gravé par De Vouillemont. D’autres concernent les sciences naturelles ou les grandes inventions
 
-      des sujets divers comme les animaux de toutes sortes, les moyens de locomotion, les spectacles et les sports ou encore la publicité
 
-      la politique : la liberté d’expression est une des raisons qui favorisent la multiplication du jeu de l’oie à thème politique au XXe siècle et de nombreux organismes humanitaires, religieux ou politiques l’ utilisèrent (et l’utilisent) comme moyen d’expression. Le journal l’Aurore en 1898 publia le jeu de l’affaire Dreyfus. Le jeu de la casserole est un jeu de l’oie anti maçonnique en 33 cases qui fut mise en vente dès 1905. Le titre s’inspire de l’affaire des casseroles ou l’affaire des fiches au début du 20e

Affaire Dreyfus
 
 
Jeu de la casserole, antimaçonnique et antisémite
 
Grâce à la diversité des thèmes représentés sur les planches, les jeux de l’oie constituent plus que jamais un témoignage de l’évolution d’une société. C’est bien une image de la vie que ce cheminement obstiné, coupé d’accidents et de coups de fortune, avec des retours en arrière, des chutes, des délivrances, des renoncements et cette leçon de persévérance et même de résignation.

 
Pourquoi 63 cases ?
Les 63 cases disposées en spirale se décomposent en 7 cycles de 9 cases rythmés par les cases renfermant une oie. Or, dans nombre de formes traditionnelles, le nombre 7 représente la succession des degrés de la voie initiatique depuis l'état d'être ordinaire jusqu'à l'état intégré, c'est-à-dire libéré de l'agitation du monde et des tergiversations de son existence.
Ces 7 degrés sont souvent représentés par différentes couleurs, le septième correspondant à la couleur blanche. En effet, tout comme la lumière blanche renferme toutes les couleurs à l'état unifié, le septième degré contient tous les aspects de la manifestation de l'être à l'état intégré. Il est dépeint par le dernier cycle ou mieux son aboutissement, c'est-à-dire à la dernière case, la case 63.
 
Le nombre 9 représente la suite des états de l'être associés à un cycle. Comme tout nombre se terminant par 9 marque la fin d'une dizaine suivie d'une autre, la neuvième case d'un cycle contient une oie qui indique son aboutissement avant de passer au cycle suivant. 9 est le nombre de l’accomplissement, puisqu’il réunit les 3 mondes : l’Enfer, la Terre, le Ciel Les autres oies correspondent au milieu des cycles. Ces moments ou cases privilégiés permettent à l'être de progresser vers des états supérieurs. (peut-être une présentation ultérieure...)
La case 63 permet d’atteindre, au centre le jardin de l’Oie, c’est-à-dire le paradis terrestre où règne cet animal solaire. Ce lieu paradisiaque est le non-lieu qui échappe à la fois à l’espace (ensemble des distances) et au temps (commencement, durée et fin) : ici et maintenant, le point où l’illumination, où l’éveil se révèle.
À ce propos, on s’est demandé si le fameux disque de Phaistos, découvert en 1908 par un archéologue italien sur le site archéologique du palais minoen de Phaistos ne serait pas le plus vieux jeu de l’oie, excepté le fait qu’il est gravé des deux côtés et comporte sur chaque face moitié moins de cases. Chaque côté comporte 31 cases de tailles inégales comprenant plusieurs idéogrammes gravés que personne n’a su déchiffrer. On pourrait supposer qu’après avoir parcouru la spirale de l’extérieur vers le centre le joueur ou l’initié passerait de l’autre côté du miroir comme dirait Lewis Carroll, c’est-à-dire qu’il repartirait de l’autre côté du disque, du centre vers l’extérieur. En comptant une case supplémentaire pour le passage d’un monde à l’autre, on retrouve alors les 63 cases du jeu de loi, d’autant que la case 31 du jeu de loi est appelée le puits. S’agirait-il de celui qui fait passer d’un monde à l’autre ? Justement la case centrale d’une des faces du disque, c’est-à-dire la 31ème, comporte deux signes une pierre et de l’eau.


Notons que si le jeu de l’oie est sous-titré « renouvelé des Grecs », on pense alors à la légende de Thésée et le Minotaure. Nous y reviendrons.
Les deux dés


Le joueur lance deux dés. Chaque face d’un dé totalise le nombre 7 (3+4, 6+1, 5+2). Chaque nombre affiché par le dé indique aussi le nombre caché qui a donc un lien avec celui révélé... Les trois possibilités d’un dé de cumuler le nombre 7 par addition des deux faces opposées, nous donne : 3 X 7 = 21 comme les lames du tarot et avec le zéro, les 22 arcanes majeurs. Mais je n’irai pas plus loin.

Par contre, pas de dés pour nos pauvres religieuses aux jeux insipides sans images. C’est interdit pour elles, car la tunique de Jésus fut tiré au sort par des dés, alors elles jouent avec un toton à 12 faces, un genre de toupie.

Si, au premier jet, vos dés indiquent 9, 3et 6 ou 4 et 5, votre cœur bondit : waouh ! gagné en un seul coup », puisque qu’en allant sur la case oie du 9, il faut refaire 9 et à 18, de nouveau, une oie et donc 27 jusque 63. Hé bien, non, tout est prévu, avec le 3+6, rejoignez la case 26 et avec 4+5 la case 53. D’accord, c’est un sacré coup de pouce. Dans la vie, c’est ainsi : on ne gagne pas dès la naissance, mais certains ont quelques avantages au départ, mais ils connaitront aussi des obstacles.

Les marques
Chaque joueur reçoit une marque distincte pour différencier sa progression. Sur les rives du Nil, on a retrouvé  des pions très personnalisés modelés sous différents aspects. Son propriétaire utilisera, par exemple, un lion couché en sphinx. Son camarade de jeu, pour se démarquer, prendra la place de l’étranger qui va s’opposer à lui. Au Musée du Louvre existe un petit pion de jeu remontant à la Ier dynastie. Il est à l’image d’une maison au toit à double pente, évocateur d’une région plus humide que celle de l’Egypte, le futur Liban. Au Nouvel Empire, on a pu constater que de hauts personnages possédaient des pions à doubles faces circulaires, en ivoire, gravés au nom de leur titulaire.

Aujourd’hui, la tendance est aux figurines de bois ou de plastique à l’effigie des oies.

Un plateau avec des oies, des marques, deux dés, on pourrait penser que tout va aller vite et bien sur ce chemin initiatique. Toutefois, cette progression n'est pas sans risques. L'être peut stagner, voire régresser vers un état inférieur, s'il n'est pas proprement initié. Des cases spécifiques dépeignent les dangers encourus par l'être non préparé.
 
Et à cette heure, je rends mon tablier avant la séquence 4, où l'on va enfin jouer un peu...

2014-02-20

jeu de l'oie 2 : l'oie


L’oie

 Ce n’est pas un hasard si cet animal fut choisi : l’oie est un creuset de nombreuses symboliques depuis la nuit des temps. Seuls trois oiseaux portent dans leur nom la trace de leur racine avi, transformée en auca l’autruche, l’outarde et l’oie. Les collectionneurs de jeux de l’oie sont des ocaludophiles.
 
L’oie a toujours été appréciée. Elle représente l’âme du pharaon et le but du jeu est de permettre à l’oie d’Amon, l’oie chenalopex (variété d’oie), dont le vol traverse l’Afrique du Caire jusqu’au Cap, de libérer le soleil des ténèbres. Mais le dessin de l’oie dans les cartouches égyptiens signifie le fils. Nous pourrions écrire une page sur l'oie et le jars en Ancienne Egypte.
 
oie chenalopex, appelée aussi Tadorne de Belon.
  Geb et l'oie sacrée


Elle est présente dans les grandes épopées de toute la terre, car elle est la messagère entre la terre et le ciel, entre les hommes et les dieux. À l’image de la migration des oies d’une région à une autre, toujours semée d’embûches, le parcours du joueur est plein de péripéties à éprouver , mais il doit avancer avec obstination . Les chemins de Compostelle ont été longtemps appelés « le chemin des Oies sauvages » faisant retour vers l’Atlantide ou le monde hyperboréen des origines.

Nulle sentinelle n’est plus sûre et plus vigilante qu’une oie. Dans un troupeau, il y en a toujours une qui veille et prévient les autres d’un danger. Tout le monde sait que lors de l’attaque des Gaulois, Rome dut son salut au troupeau d’oies qui avertirent les Romains.

Sa douceur et sa fidélité ont fait d’elle pendant longtemps un animal de compagnie, qui participait aux jeux des enfants, suivait son maître mieux que le chien le plus fidèle. Sa propreté et son élégance sont bien réelles.
Sur le tableau de jeu, 14 cases renferment une oie ; ce sont des cases fastes où nul ne peut s’arrêter et quand le total des dés nous entraîne sur l’une d’elles, alors nous devons doubler le jet. 14 oies distantes alternativement de quatre et cinq cases, en partant de la case 5 : 5, 9, 14, 18, 23, et jusqu’au 63. 4,5, 4,5, comme un dandinement régulier. Le pas de l’oie est la claudication et l’on pourrait penser qu’il y a de l’hésitation dans ce pas, peut-être, mais aussi de la constance.
Pas de doute, ces trois belles oies cancanent : 'trois, trois, trois... il faut donc attendre pour la suite le n° 3 !
 

2014-02-19

jeu de l'oie 1


Hier, nous avons joué au jeu de l’oie et je me suis souvenu du travail de recherche que j’ai réalisé il y a quelques temps et que je veux partager avec vous, tant ce jeu n’est pas anodin, mais historique et symbolique.
 

Souvenir de cette mallette en bois avec les quatre jeux traditionnels : les petits chevaux et le jeu de l’oie à l’extérieur et à l’intérieur, le jeu des dames et le backgammon.
J’ai toujours été impressionnée par le jeu de l’oie, sans doute par le tracé qui nous permettait de nous lover à l’intérieur de cette spirale, mais plus encore par les dessins des cases et le lien entre le résultat des dés et la possibilité d’avancement dans lequel nous nous trouvions.

Rappelez-vous !  Le jeu de l’oie est un jeu de société, de parcours où l’on déplace des pions en fonction des résultats de deux dès. Traditionnellement, il comprend 63 cases disposées en spirale enroulée vers l’intérieur et comportant un certain nombre de pièges et de cases fastes. Le but est d’arriver le premier à la dernière case. La règle de base est intangible. Le jeu se joue avec deux dés. Le jeu de l’oie est un jeu de hasard pur.

Historique

Les Egyptologues pensent, sans avoir de certitude, que les Égyptiens connaissaient le jeu de l’oie, notamment à cause du disque à découvrir plus loin.
La première mention de ce jeu provient de la cour des Médicis à Florence vers 1580. On parle alors du « noble jeu renouvelé des Grecs », ce qui prouve que ce jeu ne leur était pas inconnu. Le Florentin Ferdinand de Médicis (un homme bon soucieux du bien-être de ses sujets) offrit un jeu de l’oie 

au roi espagnol Philippe II (un autre grand homme)
 
Le Roi et sa cour furent fascinés par les brusques changements de chance que procuraient la spirale de ce jeu qu’ils en propagèrent rapidement la pratique aux autres pays d’Europe. En 1597, ce jeu fut inscrit au «Stationner’s hall » de Londres comme le « nouveau et très divertissant jeu de l’oie ».
Les premiers tabliers de ce jeu se limitaient en un support en carton sur lequel était dessinée avec une multitude de détails une route en forme de spirale comprenant au total 63 cases. Les cases étaient ornées d’une série d’emblèmes et à intervalles réguliers une oie, représentant les règles du jeu selon lequel le joueur devait reculer ou avancer ou attendre jusqu’à la case finale qui offrait la victoire au premier qui l’atteignait.
Le parcours du jeu finit par devenir une sorte de méditation sur la vie et les tabliers illustrèrent alors une multitude de sujets, représentant les archétypes de l’imagerie populaire, mais également des conseils de morale. Nous en reparlerons. Il est considéré comme l’ancêtre des jeux actuels de parcours et de plateau.

Caractère ésotérique du jeu de l’oie
 Pour Claudine Léturgie – Blanquart, le jeu de l’oie « structuré autour d’un temps et d’un espace défini qui lui sont propres, possède une énergie sacrée qui permet aux joueurs de redonner un sens au monde revisité ». Il déroule, en une spirale un volume utile, le parcours de tout humain vers le paradis en imaginant les rencontres, les aides et les obstacles à éviter pour ne pas faire retour en arrière, voire à la case départ ou bien pour faire des bonds en avant.
La langue des oiseaux, langage des initiés par excellence, utilise beaucoup les homophonies qui parlent à nos oreilles. « oyez, oyez, braves gens ! » Oye en ancien français a donné ouïe. Ainsi, on s’adresse à l’écoute, à l’entendement de chacun, Alors jeu de l’oie, jeu de l’entendement ?
En 1697, Charles Perrault écrit les « contes de ma mère l’Oye », qui peuvent être lu au premier degré par tous, mais s’entendre au deuxième degré, car il véhicule une dimension philosophique et alchimique. (Peau d’Ane, la Belle au bois dormant, le Petit Poucet…) ; Contes de ma mère l’Oye ? Quelle mère ? La nôtre ou  une étendue d’eau ? Une oie ou la loi ?. En langue des oiseaux il est possible de comprendre dans cette expression « la loi est ta mère «  et de là, « la loi est amère » en jouant sur la liaison. Difficile en effet de découvrir la loi de la terre et d’en accepter les contraintes des essentielles ; pourtant…

 

Pour Jean-Marie Lhôte, « l’ouïe, dérivé du vieux verbe picard oyer, rappelle que dans l’architecture de l’oreille interne, un élément est appelé le labyrinthe pour sa forme de spirale de deux tours et demi ». Il souligne aussi le réseau des correspondances qui unit évidemment le labyrinthe à l’oreille, entre autres la spirale des coquillages qu’il suffit de mettre à l’oreille pour entendre un écho des horizons de la mer. Mère ? La nôtre ? L’étendue d’eau ?  Il signale également que le sens de rotation du jeu de l’oie est celui de l’oreille gauche, sens de rotation de la roue de fortune du tarot de Marseille. A noter que pendant longtemps, la spirale du jeu de l’oie s’enroulait sur deux tours et demi comme dans l’organe de l’ouïe.
Donc, jeu de l’oie qui peut être entendu comme jeu = je, j’engage ma personne sur ce chemin initiatique, c’est la loi pour chacun de nous.

 

Suspense… jusque... n° 2

2014-02-17

pauvre récolte, mais VY

Samedi, en allant sur le marché, je pensais faire une récolte de "brèves de marché" au milieu des carottes, poireaux, pommes... Il ne faisait pas bon, peu de marchands, peu de clients, peu de gens attroupés et comme j'étais plutôt aphone, je suis revenue bien vite au chaud et j'ai fait du ménage...

Le soir, chansons andalouses au Matou, le café associatif où il se passe toujours quelque chose. Comme d'habitude, un public essentiellement féminin, mais où sont les hommes ? quelques couples  quand même, la femme veille au grain !

Dimanche, j'émerge de bonne heure pour cuisiner en prévision de l'arrivée de Camille en train depuis Vichy et Géraldine en covoiturage depuis Paris. Camille est descendue rayonnante du train après seulement 5 h et Géraldine a été "livrée" à domicile avec même portage de bagages par Jean-Claude, fort sympathique.

L'après-midi, petit théâtre très intimiste de Michèle Nguyen, mais grandes émotions pour VY

"VY : un tout petit mot qui désigne en vietnamien ce qui est minuscule.
Et c’est très tôt que Vy apprend à se faire toute petite dans l’ombre d'une grand-mère mi-ogre, mi-dragon. Petite fille, elle voulait être danseuse, sa grand-mère l’a mise au piano et la voilà conteuse…"

 
 Un spectacle qui nous emmène loin dans un monde de douceur et de tendresse...
 

 
 
Comme souvent je m'étais portée bénévole auprès du service culturel pour les aider aux entrées et le pot qui a suivi... J'étais au placement ; simple : il suffit de regarder le numéro pair ou impair et le rang et le siège...et d'indiquer la place...
 
une dame toute heureuse me dit : " moi, je suis à la place VY"
moi : "VY, c'est le nom du spectacle. votre place, c'est C5..."
C'était tout mignon...
 
Voilà le soleil ! quelle merveille !