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2014-02-27

jeu de l'oie 4 : jouons !


Un plateau avec des oies, des marques, deux dés, on pourrait penser que tout va aller vite et bien sur ce chemin initiatique. Toutefois, cette progression n'est pas sans risques. L'être peut stagner, voire régresser vers un état inférieur, s'il n'est pas proprement initié. Des cases spécifiques dépeignent les dangers encourus par l'être non préparé.

La case 6 : le pont


 
 
« il suffit de passer le pont et c’est tout de suite l’aventure ». Il permet de traverser l'eau d'un bord à l'autre, de passer d'un état d'être à un état supérieur. Il symbolise le lien entre deux états, entre le ciel et la terre, entre l’homme et Dieu. Il permet de surmonter des obstacles que l’on pensait insurmontables, en contournant la difficulté plutôt que de l’affronter. C’est le pont de l’arc-en-ciel, le pont qui relie les plus grands amoureux du ciel : Vega et Altaïr. Voilà pourquoi il nous faut sauter jusqu’à la case 12.
 
Pont Neuf Toulouse  Case 12
 

La case 19 : l’hôtellerie
 

C’est un lieu de rassemblement, de repos, de ressourcement, mais aussi d’intrigues et de débauche qui retient deux tours le voyageur éreinté.

La case 31 : le puits

 

Dans un premier temps, on a envie de dire que le puits a une double symbolique. Le puits donne l’eau, donc la vie,  la force mais attention à ne pas tomber dedans, il serait très difficile d’en ressortir. Dans de nombreuses civilisations, le puits est considéré comme voie d’accès au monde souterrain. On le retrouve dans les expressions populaires « il est un puits de sciences » mais aussi « profond comme un puits sans fonds » expression populaire reprise par Freud  dans ses travaux.  C’est un lieu de ressourcement à la fois physique et spirituel qui fait patienter l’oisif jusqu’à la venue d’un autre concurrent dont il occupera la dernière place de ce dernier ou en passant deux tours, un lieu où il fait bon s’abreuver d’eau fraîche et y puiser à la connaissance

La case 42 : le labyrinthe
labyrinthe d'Amiens
 

Clin d’œil évident au labyrinthe de Minos du mythe de Thésée. Un héros qui dut mettre à mort la pulsion animale et rentrer en pénitence pour avoir abandonné Ariane, sa salvatrice. Le labyrinthe caractérise les errements de l’être au cours de son voyage et le voyageur est invité à retourner sur ses pas jusqu’à la case 30, ce qui lui permet de réfléchir. A noter que certains auteurs  pensent que le jeu de l’oie a pour origine unique le mythe de Thésée et que les 14 oies du plateau évoquent les 14 jeunes gens offerts en sacrifice : les multiples de 9 étant les 7 garçons et les autres étant les 7  filles.
 

 gravure du XV°

La case 52 : la prison
 

Si l’on ne prend pas garde, les prisons les plus rudes sont souvent celles que l’on se construit soi-même. Le mot prison a la même racine latine praehendere, idée de prendre, de mettre en sa possession, que les mots apprendre, apprentissage, comprendre, entreprendre. La case 52 dépeint l’individu emprisonné dans sa condition d’être ordinaire et non encore libéré. Le joueur aura largement le temps de réfléchir sur ses actions, jusqu’à ce qu’un autre prenne sa place ou bien il attendra trois tours.

La case 58 : la mort
Cette terrible case symbolise la mort de l’être ordinaire. Mais la mort amène toujours à la vie. C’est la naissance d’un nouveau cycle en faisant table rase du passé en d’autres termes en coupant les ponts avec le passé, alors pas d’autre solution que de revenir au point de départ pour pouvoir progresser vers des degrés plus élevés.
la case 63 : gagné ! libre !


Autrement dit, ces cases sont moins destinées à pénaliser le joueur qu'à replacer l'être sur le bon chemin. Notons en passant que les épreuves initiatiques ou les cases propices aux embûches se rapprochent graduellement à mesure que le joueur progresse vers la dernière case : 6 + 13 → 19 +12 → 31 + 11 → 42 +10 → 52 . Il serait logique que la case la plus redoutable soit la case 52 + 9 61  et non 58, mais ça offre ainsi plus de chance de terminer la partie, puisque il nous faut avancer et reculer pour tomber juste bien sur la case 63 et pouvoir enfin crier enthousiaste :

 « waouh ! J’ai fini. J’ai atteint le but, l’ »inaccessible étoile ».  

Sauf qu’un jeu est un jeu et fini le jeu, reste le JE ordinaire qui doit avancer sur son chemin semé d’embûches. il me faudra encore une étape pour compléter cette approche, alors à plus tard !

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