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2011-02-27

2011 02 27 dimanche



Synopsis : Un port de pêche en Normandie.

Angèle a de bonnes raisons de se construire une nouvelle vie lorsqu’elle débarque dans celle de Tony, marin pêcheur en quête de sentiments.
Malgré le désir qu’il a pour elle, Tony garde ses distances. Angèle le cherche. Tony l’observe. Trop belle, trop déroutante, il ne peut croire qu’elle est là pour lui.

Un premier film pour Alix Laporte comme un conte de fée, celui sans aucun doute dont elle a rêvé enfant. Son film ? une histoire de reconstructions affectives que je ne dévoilerai pas, mais les acteurs sont sincères, naturels dans ce film et on y croit dur comme fer et on s'attendrit et on sourit au premier sourire d'Angèle et on comprend les doutes de Tony et on apprécie son bon sens de gars solide.


Angèle reçoit un cours de reconnaissance des poissons et nous en profitons, car qui pourrait dire : "ça, c'est une sole, là une limande (la sole du pauvre) là,..". et ce n'est pas tout : les poissons, faut les préparer pour la petite cliente qui ne sait pas bien s'y prendre (moi, par exemple, pas vous ?)

superbe symbole que la bicyclette, avec laquelle elle se déplace... plus facile pour remonter la pente... quoique...



Vient alors le temps des explications, celui que l'on repousse parfois et c'est ainsi que parfois, il est trop tard... mais là, à lire les regards de complicité... tout peut commencer et Cupidon est ravi...


Dans ce film, j'ai été sensible à la couleur bleue : la tenue d'Angèle, les volets (ok ! normal en bord de mer...mais quand même), beaucoup de bleus comme déco intérieure, bleus de la mer et du ciel et bleus à l'âme...


J'ai été sensible aussi au fait que Tony alias Grégory Gadebois (titulaire de la Comédie Française) n'ait pas un physique de jeune premier, mais un corps massif, solide, qui donne confiance ; quant à Angèle alias Clotilde Hesme, elle non plus n'est pas une superbe nana qui se la joue : un corps nerveux, androgyne... mais quand les visages sont éclairés par un sourire, ils se transcendent...

Et puis comme dans tous les films de mer, il y a des mouettes.... pourquoi les larmes de bonheur me viennent-elles immédiatement quand je vois, que j'entends une mouette ? Quel est mon rapport avec elles ? Pour moi, elles portent des messages d'espérance...
Celles-ci dégustaient les reliefs d'un repas sur une jetée à Sète il y a 15 jours






2011-02-25

2011 02 25 vendredi

Ce matin, en me réveillant, un merle chantait, le soleil brillait, aussi j'ai décidé de randonner l'après-midi. Hélas ! les nuages ont décidé de se rassembler sur le Lot et j'ai abandonné mon idée de randonnée que j'ai transformée en jardinage...Dur dur pour les cuisses  ! Mais j'ai nettoyé parfaitement la moitié de la plate-bande... "ok ! ,diront certaines mauvaises langues, que ça ?" Mais moi, j'enlève aussi les racines des mauvaises herbes... Et le temps est redevenu beau, alors je suis descendue près du plan d'eau.

Il faisait si bon !Je me suis appuyée contre un saule, j'ai écouté son coeur. L'herbe très verte, l'eau si calme, une petite brise et le soleil... Terre, eau, air, feu... Quatre éléments unis ensemble pour mon plaisir.

Ensuite, j'ai joué : j'avais les yeux fermés et je les rouvrais, d'un coup, en regardant les collines avoisinantes... Fusion du jaune du soleil et du bleu du ciel, sans aucun doute, je voyais des taches vertes sur les arbres sans feuille... Et voilà que je créais moi-même un feuillage éphémère...

Puis j'ai pris un sentier le long du Célé et de la voie ferrée... Les oiseaux chantaient... Il faudra que j'apprenne à reconnaître le chant d'un oiseau et être capable de dire son nom. Qui m'apprendra ?

Je suis arrivée au lieu-dit Prentegarde et j'ai pensé à tous les gamins qui ont appris à nager seuls ou avec le père Mis dans un autre temps...

Un train de marchandises est passé et comme quand j'étais jeune, quand j'habitais au bord de la ligne France-Italie, j'ai compté les wagons : 1, 2,3… 11  : seulement ? Nous les comptions par centaines !

Je regardais pensivement l'eau, c'est à ce moment-là que je les ai vus et qu'ils m'ont vue : une cane et un canard ; lentement, ils ont tourné la tête vers moi, se sont regardés et se sont envolés... pour mon plaisir ...
Je me suis retrouvée quelques années en arrière, regardant les canards le long de la Saône :

C'était le début de l'automne ; les canards mâles allaient souvent seuls, les canes allaient par trois et à mon approche, elles s'envolaient et se partageaient,, l'une d'un côté et les deux autres de l'autre, puis elles se rejoignaient en formant un coeur avant de se poser. En ce début de printemps,cette cane et ce canard échangeaient peut-être un serment d'amour...

J'ai continué mon chemin en grimpant assez haut pour de nouveau rejoindre le bord de  l'eau... les reflets étaient sublimes


puis je me suis de nouveau appuyée contre "mon saule" qui est presque prêt pour le printemps :


son écorce dit les champignons qui s'accrochent à lui, véritable oeuvre d'art....



2011-02-14

2011 02 14


Gage d'amour pour la Saint-Valentin


La mi-février marque le début de la saison des amours chez les oiseaux, c'est pour cela que les Anglais du Moyen Âge ont fait de Valentin le saint patron des amoureux, car il est fêté le 14 ; les oiseaux n'ont pas de frontières, la Saint-Valentin non plus. « Allez venez, entrez dans la danse, ne choisissez pas votre cavalier, car aujourd'hui le tirage au sort va vous offrir un compagnon de danse, allez venez, c'est le jour des Valentinages ! »

Un proverbe dit : « il n'y a pas d'amour, mais des preuves d'amour », c'est sans doute à cause de cela que les princes et les monarques ont rivalisé d'excès pour couvrir leurs compagnes et maîtresses, comme autant de signes de leur puissance et de leurs largesses.

Ils sont nombreux ces monarques à avoir choisi d'offrir à leur belle un monument magnifique, signe de reconnaissance et d'éternité. Et quand ils sont associés à l'amour, ils deviennent très vite des légendes. Ne dit-on pas que Ramsès II a offert à la reine Néfertari un temple à Abou Simel et qu'il l’ a fait sculpter en pleine roche, hommage exceptionnel pour un homme qui adorait sa femme ? Ne dit-on pas non plus que le Taj Mahal reste le symbole émouvant d'un amour perdu, parce que la femme de l'empereur mourut en mettant au monde leur 14e enfant ? Ne dit-on pas que Charles VII offrit à sa maîtresse Agnès Sorel le château de Beauté sur Marne en lui déclarant : « vous êtes deux fois Ma Dame de beauté » ?

Je ne vous parlerai pas du château de Chenonceau offert par Henri II à sa chère Diane de Poitiers avec quelques bijoux… Ni l'anoblissement offert à Gabrielle Destrée par Henri IV avec les clés du château de Montceaux… Ni du château de Clagny, près de Versailles que Louis XIV fit construire pour Athénaïs de Montespan .

Parbleu ! Il est dit que Louis XV a acheté le palais de l'Élysée et qu'il l’a offert en gage d'amour à la marquise de Pompadour ; il est dit aussi qu’il lui fit construire aussi cette folie, le Petit Trianon, mais qu'il fut habité par la comtesse du Barry : raté la Pompadour ! Il est dit aussi que les châteaux ne suffisaient pas aux belles !

Alors avec Marie-Antoinette, on passe à la vitesse supérieure : Louis XVI, fou amoureux, ne lui refuse rien ; il paye toutes ses factures en négociant parfois des délais : « rien n'est trop beau, ni trop cher pour Sa Majesté ! ». Après avoir vidé ses propres cassettes, Louis XVI est obligé de pomper dans les caisses de l'État, alors que la France file vers la déroute…

Regardez ! Le petit général, il est adorable : il vient d'offrir une simple bague en or à sa petite femme chérie; il y a fait graver : « amour sincère ».

Tout jeune Napoléon est très maigre
et officier d'artillerie
plus tard il devient empereur
il prit du ventre et beaucoup de pays (Prévert)

et quand il prit du ventre, il offrit à Joséphine, puis à Marie-Louise tant de tiares, de bagues, de parures qu’il permit à la maison Chaumet de faire fortune. Ce n'est pas sa faute à Madame l’Impératrice si elle doit changer de robe comme de chemise et pour chaque robe, il faut une nouvelle parure, c'est évident pour une impératrice !
Pendant ce temps, chaque année, le tsar russe Alexandre III offrait à la tsarine de son coeur un oeuf de Peter Carl Fabergé… Un bel oeuf pour protéger son amour estimé aujourd'hui à seulement 10 millions d'euros chacun...
« Bagatelle ! Pense le chah d'Iran, moi, j'ai fait monter les plus belles pierres du monde pour mes différentes épouses Fawzia, Sorayah et surtout pour la plus belle Farah Diba, même que Farah en faisait la collection, alors toutes les semaines, je lui ai offert un petit cadeau. Ce ne sont d'ailleurs pas les joailliers de la vieille Europe, les Van Cleefs, les Cartier, les Mauboussin qui s'en sont plaints….

Craquant Edouard VIII avec sa somptueuse bague de fiançailles gravée de ces quelques mots : « we are ours now » ou si vous préférez « nous sommes l'un à l'autre maintenant » et dire qu'elle est ornée de la fabuleuse émeraude du Grand Moghol !

Las ! Les régimes démocratiques sonnent le glas des débordements princiers ! Tant pis pour la légende, tant mieux pour le contribuable ! Dommage maintenant : on peut tout savoir !

Ce n'est plus un secret pour personne que François Mitterrand a offert à sa discrète compagne Anne Pingeot de contribuer dans l'ombre à la rénovation complète du Louvre et à l'aménagement du musée d'Orsay, ce sont un peu ses châteaux à elle, oui, mais des chateaux culturels !

Quant au petit Nicolas ! C'est affligeant ! Sous les projecteurs du monde, il offre à Carla La fameuse bague Cupidon Dior d'une valeur de 18 500 €, ça pourrait être mignon, sauf que quelques mois plus tôt, il a offert la même à Cécilia. Question : a-t-il bénéficié de la promotion « un gratuit pour deux achetés » ? Si oui, quel est le prénom de la future ?

Parfois, il arrive à ses dames d’offrir un gage d’amour au président de leurs prunelles : Carla a payé 45 000 € la montre Patek Philippe pour son petit nain. Aurait-il depuis appris à lire l’heure ?

A tous les amoureux, je lève un verre !

D’après le texte de la Newletter d’Herodote et quelques vers de Prévert


2011-02-01

2011 02 01 mardi

                     

Délit de jugement de faciès


Ces jours derniers, elle a regardé les journaux télévisés et a suivi avec attention les révoltes des pays arabes aussi bien en Tunisie qu’en Egypte et dans tout le Maghreb. Elle regarde ces visages plein d’espoir, d’exaltation, mais aussi de surprise.

Ces visages-là, elle les connait bien.

Elle se souvient d'avoir été impressionnée et un peu effrayée en gare de Stuttgart - elle revenait d'un séjour dans les Dolomites -, les quais étaient bondés d'hommes turcs et il était difficile de se frayer un chemin entre eux. Que des hommes seuls que l'on appelait par hauts-parleurs : 50 pour Munich, 100 pour Mannheim, 50 pour Hambourg. Certains se tenaient par la main pour ne pas se perdre. Elle se souvient de leurs visages marqués par la fatigue, la peur et l’ignorance. C'était la première fois qu'elle croisait des hommes basanés, elle avait 14 ans.

Elle se souvient un peu plus tard, elle avait dix-sept ans, quand sont arrivés en masse des hommes seuls aux visages émaciés et bronzés en provenance de la Tunisie, de l'Algérie, du Maroc. Elle se souvient d'avoir créé avec des amis une association de défense des Nord-africains dans sa ville, pour lutter contre les marchands de sommeil qui proposaient un lit pour trois personnes qui devaient effectuer des roulements. Elle se souvient d'en avoir accompagnés dans les différentes administrations pour leur permettre d'être mieux respectés. Elle se souvient des cours d'alphabétisation qu'elle donnait, ainsi que ses amis, à des gens qui ne savaient même pas écrire leur nom.

Elle se souvient d'avoir ri de Rachid, qui s'essayait au français et il disait : « j’ai malala… j'ai mal à la… tête, j'ai mal à la… genou, j'ai mal à la… ventre… ». Depuis, Rachid enseigne la littérature française à la faculté de Grenoble. Elle se souvient aussi de Khalil, qui s'appliquait inlassablement à écrire le français, en faisant de très belles lettres. Depuis, Khalil est professeur des écoles dans la région lyonnaise. Elle se souvient d'avoir applaudi quand Abdel avec ses grands yeux étonnés a gagné tout seul le procès aux prud'hommes qu'il a intenté contre son patron qui ne faisait pas de différence entre les esclaves et ses ouvriers immigrés.

Elle se souvient aussi qu'elle et ses amis étaient très fiers d’eux-mêmes ; la défense des immigrés leur permettait de s’opposer à leurs parents conservateurs et flattaient leur ego. Elle reconnait qu’il y avait un brin de condescendance…. Un brin seulement ?

Car les jours derniers, elle a été choquée par certaines images : des Tunisiens gardaient des chèvres, faisaient du maraichage pour pouvoir manger tout simplement, des Tunisiens avec des visages halés, émaciés, creusés, tout cela lui semblait bien normal et jusqu’au moment où ceux-là, même qu’elle pensait à peine lettrés, annoncent des bac + 5, des doctorats de sciences physiques, d’économie… et là, elle a honte du regard qu’elle venait de poser sur eux… Il y a quelque chose qui ne colle pas dans toute cette histoire…. C’est un délit de jugement de faciès…. C’est mon délit de jugement de faciès…