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2009-10-20

mardi 20 octobre 2009

Devant les menaces de la privatisation de la Poste et de la fermeture d'encore un service public, j'ai voté comme beaucoup le référendum militant du samedi 3 octobre organisé en différents points de la ville et notamment aux entrées principales du marché.

La Poste publique, c'est notre patrimoine ; ce fut un sigle qui nous faisait péter de rire (mais à l'époque, on se cachait pour le dire et le faire) :PTT et rien ne nous semblait plus drôle,car péter était inconvenant, tabou, sale, mais ça faisait tant de bien...
Les PTT, c'était le facteur en vélo avec ses lourdes sacoches, ses chansons et rarement une lettre pour nous

Les PTT, c 'est le facteur de Jacques Tati et c 'est bon comme du pain frais.... c'est peut-être pour cela que les chiens aiment les facteurs...

Puis on les a vus se moderniser avec des caddies postaux en ville, des vélomoteurs, des voitures...
Ce sont les petites dames de la Poste qui, dans les petits villages, sont en général accueillantes :
- bonjour, madame la cliente
- bonjour, madame La Poste ; je voudrais des timbres, des jolis
- ça serait-y qu'on aurait des enfants au loin ?
- c'est cela, madame La Poste

Faut vous dire que dans les petites Postes tout se sait...

Celle avec qui j'engageais ainsi la conversation se reconnaitra... c'était du temps où elle ne vendait que de l'affranchissement,car bientôt, on pourrra y acheter de tout dans les bureaux de Poste : cartes, DVD, papeterie (ça c'est fait), épicerie de dépannage, petites culottes sur lesquelles il y aura écrit La Poste sur fond jaune... ce sera adorable, visuel, sexy... le rêve quoi !

Chers lecteurs, vous l'avez compris, je défends La Poste, même si ce n'est pas écrit sur mon front, Sauf que ce matin, je suis sortie assez dépitée et pour un peu j'ai regrettée d'avoir soutenue ce combat...
j'ai préparé une lettre un peu lourde à mon propriétaire et je vais donc la faire peser sur le coup de midi. Personne dans la file d'attente, un seul guichet ouvert, normal.... et j'attends dans l'espace prévu pour respecter la discrétion et je rêvasse en attendant ; un homme bondit près de moi, me fait sursauter et me dit :

- c'est seulement pour affranchir ?
- oui (je me sens agressée par lui)
- alors venez avec moi
- non, j'attends... (je ne voyais pas ce qu'il me voulait... voir si ma lettre était conforme ? un contrôle ?...)
- si , j'insiste
Je le suis et il me prend ma lettre des mains, la dépose dans la machine à timbrer et me dit, avant que j'ai le temps de réaliser :
- vous devez mettre 90 cts ici
- mais moi, je veux aller au guichet
- c'est plus rapide et ça n'encombre pas les guichets
- il n'y a personne et un jour, il n'y aura plus de guichetier ; vous jouez contre vous
- comment ça ?
- on fermera les Postes ; il y aura des affranchisseuses automatiques contre un batiment comme les distributeurs de banque ; plus besoin de personnel
- les guichetiers feront autre chose
- oui, pointer à l'ANPE et dire qu'on a été nombreux à vous soutenir...
- mais Madame, je ne comprends pas votre position... c'est pour vous rendre service... pour ne pas que vous attendiez
- j'ai le temps... alors écoutez...

Et je lui raconte (facile quand on est conteuse...) l'anecdote réelle qui m'est arrivée. au moment de passer un péage autoroutier, je demande à la caissière :
- où faut-il s'adresser pour avoir des renseignements sur les télépéages ?
- à l'ANPE
Froid dans la voiture... je pense souvent à elle... oui, elle avait raison... aujourd'hui, que voit-on aux aires de péage ? des voies de paiement par télépéage, par Cartes Bancaires et une seule avec du personnel pour ceux qui paient en liquide ou qui pensent que le contact, l'emploi doivent être maintenus.

Le gars de la Poste, il n'a rien compris ou pas grand chose... certes, c'était pas écrit La Poste sur lui nulle part et vu son âge, il ne se sent pas concerné par l'emploi : lors du prochain plan social, il fera partie des pré-retraités, à moins qu'il ne soit à la retraite dans moins d'un an !

ps : je devrais faire breveter mon idée de petite culotte "La Poste"

je n'en ai pas trouvé sur Internet ; par contre, je vous offre les deux images ci-dessous pour la prospérité de l'histoire








2009-10-14

samedi 10 octobre 2009

Normal que j'aille voir le dernier film d 'animation de Suzie Templeton sur ce "Pierre et le loup" célèbre...
Malgré les récriminations de son grand-père, un petit garçon courageux, aidé par un oiseau farceur et un canard rêveur, cherche à attraper un loup menaçant. Une splendeur visuelle, adaptée du conte musical de Serge Prokofiev... (allociné)
film de marionnettes esthétique et poétique...
18 h.... un large public très familial : qu'il fait bon de voir les parents au cinéma avec leurs enfants !
En avant-première, un court-métrage "le loup blanc" de Pierre-Luc Granjon... une autre légende que celle que je raconte....

Loup, inspirateur de tant de créateurs et on l'a eu dit diabolique !

en sortant du ciné, moules-frites avec Hélène puis café en terrasse au Champollion.... des soirées du    samedi soir comme je les aime

2009-10-07

mercredi 7 octobre 2009

peinture de Jérome Bosch La nef des fous

Le vent des fous (texte écrit pour être lu à "liberté sur parole")
Par les volets et la porte fenêtre ouverte, le vent est entré tôt ce matin-là. Incapable de lui résister, elle s'est levée ; elle est partie marcher sur la colline.
« Le vent dans ses cheveux gris
le soleil à l'abri
quelques sons d'un canari
que c'est beau, que c'est beau la vie ! »
ok ! les paroles, ce n'est pas tout à fait ça...

Elle sait que ce vent amène la pluie, mais que lui importe à cette heure, elle veut en profiter... profiter des 1000 doigts dans ses cheveux qui lui chamboulent les sens... Et les mots caracolent dans sa tête... Et les idées tourneboulent sur ses lèvres... Et ses pieds cabriolent dans les sentes... Et les papillons volètent autour d'elle.

Sur la colline, elle croise une amie qui lui dit : « c'est le vent d'autan, le vent des fous. »
Alors elle commence à comprendre ce monde fou, fou, fou...

Au même moment :
- les cloches de la Capelle créent une querelle de clocher
- le frelon asiatique massacre avec élégance les abeilles innocentes
- les thermomètres toulousains se battent pour battre un record de chaleur
- on recherche désespérément le virus de la grippe A ; que va-t-on faire des vaccins en fabrication ?
- le code-barres, fringant jeune homme de 60 ans, drague les belles en manque d'identité et se fait tatouer dans leur cou
- on a enfin arrêté la présumée terroriste Calamity Jane, 92 ans
- les vignerons hypothèquent que le Malbec sera rond, rond comme un ballon
- le ministre de la culture avoue ses faiblesses pour les battre de vitesse
- et si l'on croit notre Chichi national, ex-président de la république, « chaque pas doit être un but » ; donc, chaque but nécessite des pas :
des pas sur la colline, des pataquès, des paradoxes, des palissades, des passeports palmipèdes, des passionnés pathogènes, des pas de loup en passe pieds, des particules parallèles, des paillasses paléontologiques, des palindromes partiellement paraffinés, des pas à pas pour un but bucolique hic hic
Ce jour-là, elle s'est saoulé au vent des fous. Comme il faut bien croire que ce vent-là souffle chaque jour sur notre monde…