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2009-10-07

mercredi 7 octobre 2009

peinture de Jérome Bosch La nef des fous

Le vent des fous (texte écrit pour être lu à "liberté sur parole")
Par les volets et la porte fenêtre ouverte, le vent est entré tôt ce matin-là. Incapable de lui résister, elle s'est levée ; elle est partie marcher sur la colline.
« Le vent dans ses cheveux gris
le soleil à l'abri
quelques sons d'un canari
que c'est beau, que c'est beau la vie ! »
ok ! les paroles, ce n'est pas tout à fait ça...

Elle sait que ce vent amène la pluie, mais que lui importe à cette heure, elle veut en profiter... profiter des 1000 doigts dans ses cheveux qui lui chamboulent les sens... Et les mots caracolent dans sa tête... Et les idées tourneboulent sur ses lèvres... Et ses pieds cabriolent dans les sentes... Et les papillons volètent autour d'elle.

Sur la colline, elle croise une amie qui lui dit : « c'est le vent d'autan, le vent des fous. »
Alors elle commence à comprendre ce monde fou, fou, fou...

Au même moment :
- les cloches de la Capelle créent une querelle de clocher
- le frelon asiatique massacre avec élégance les abeilles innocentes
- les thermomètres toulousains se battent pour battre un record de chaleur
- on recherche désespérément le virus de la grippe A ; que va-t-on faire des vaccins en fabrication ?
- le code-barres, fringant jeune homme de 60 ans, drague les belles en manque d'identité et se fait tatouer dans leur cou
- on a enfin arrêté la présumée terroriste Calamity Jane, 92 ans
- les vignerons hypothèquent que le Malbec sera rond, rond comme un ballon
- le ministre de la culture avoue ses faiblesses pour les battre de vitesse
- et si l'on croit notre Chichi national, ex-président de la république, « chaque pas doit être un but » ; donc, chaque but nécessite des pas :
des pas sur la colline, des pataquès, des paradoxes, des palissades, des passeports palmipèdes, des passionnés pathogènes, des pas de loup en passe pieds, des particules parallèles, des paillasses paléontologiques, des palindromes partiellement paraffinés, des pas à pas pour un but bucolique hic hic
Ce jour-là, elle s'est saoulé au vent des fous. Comme il faut bien croire que ce vent-là souffle chaque jour sur notre monde…

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