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2014-02-19

jeu de l'oie 1


Hier, nous avons joué au jeu de l’oie et je me suis souvenu du travail de recherche que j’ai réalisé il y a quelques temps et que je veux partager avec vous, tant ce jeu n’est pas anodin, mais historique et symbolique.
 

Souvenir de cette mallette en bois avec les quatre jeux traditionnels : les petits chevaux et le jeu de l’oie à l’extérieur et à l’intérieur, le jeu des dames et le backgammon.
J’ai toujours été impressionnée par le jeu de l’oie, sans doute par le tracé qui nous permettait de nous lover à l’intérieur de cette spirale, mais plus encore par les dessins des cases et le lien entre le résultat des dés et la possibilité d’avancement dans lequel nous nous trouvions.

Rappelez-vous !  Le jeu de l’oie est un jeu de société, de parcours où l’on déplace des pions en fonction des résultats de deux dès. Traditionnellement, il comprend 63 cases disposées en spirale enroulée vers l’intérieur et comportant un certain nombre de pièges et de cases fastes. Le but est d’arriver le premier à la dernière case. La règle de base est intangible. Le jeu se joue avec deux dés. Le jeu de l’oie est un jeu de hasard pur.

Historique

Les Egyptologues pensent, sans avoir de certitude, que les Égyptiens connaissaient le jeu de l’oie, notamment à cause du disque à découvrir plus loin.
La première mention de ce jeu provient de la cour des Médicis à Florence vers 1580. On parle alors du « noble jeu renouvelé des Grecs », ce qui prouve que ce jeu ne leur était pas inconnu. Le Florentin Ferdinand de Médicis (un homme bon soucieux du bien-être de ses sujets) offrit un jeu de l’oie 

au roi espagnol Philippe II (un autre grand homme)
 
Le Roi et sa cour furent fascinés par les brusques changements de chance que procuraient la spirale de ce jeu qu’ils en propagèrent rapidement la pratique aux autres pays d’Europe. En 1597, ce jeu fut inscrit au «Stationner’s hall » de Londres comme le « nouveau et très divertissant jeu de l’oie ».
Les premiers tabliers de ce jeu se limitaient en un support en carton sur lequel était dessinée avec une multitude de détails une route en forme de spirale comprenant au total 63 cases. Les cases étaient ornées d’une série d’emblèmes et à intervalles réguliers une oie, représentant les règles du jeu selon lequel le joueur devait reculer ou avancer ou attendre jusqu’à la case finale qui offrait la victoire au premier qui l’atteignait.
Le parcours du jeu finit par devenir une sorte de méditation sur la vie et les tabliers illustrèrent alors une multitude de sujets, représentant les archétypes de l’imagerie populaire, mais également des conseils de morale. Nous en reparlerons. Il est considéré comme l’ancêtre des jeux actuels de parcours et de plateau.

Caractère ésotérique du jeu de l’oie
 Pour Claudine Léturgie – Blanquart, le jeu de l’oie « structuré autour d’un temps et d’un espace défini qui lui sont propres, possède une énergie sacrée qui permet aux joueurs de redonner un sens au monde revisité ». Il déroule, en une spirale un volume utile, le parcours de tout humain vers le paradis en imaginant les rencontres, les aides et les obstacles à éviter pour ne pas faire retour en arrière, voire à la case départ ou bien pour faire des bonds en avant.
La langue des oiseaux, langage des initiés par excellence, utilise beaucoup les homophonies qui parlent à nos oreilles. « oyez, oyez, braves gens ! » Oye en ancien français a donné ouïe. Ainsi, on s’adresse à l’écoute, à l’entendement de chacun, Alors jeu de l’oie, jeu de l’entendement ?
En 1697, Charles Perrault écrit les « contes de ma mère l’Oye », qui peuvent être lu au premier degré par tous, mais s’entendre au deuxième degré, car il véhicule une dimension philosophique et alchimique. (Peau d’Ane, la Belle au bois dormant, le Petit Poucet…) ; Contes de ma mère l’Oye ? Quelle mère ? La nôtre ou  une étendue d’eau ? Une oie ou la loi ?. En langue des oiseaux il est possible de comprendre dans cette expression « la loi est ta mère «  et de là, « la loi est amère » en jouant sur la liaison. Difficile en effet de découvrir la loi de la terre et d’en accepter les contraintes des essentielles ; pourtant…

 

Pour Jean-Marie Lhôte, « l’ouïe, dérivé du vieux verbe picard oyer, rappelle que dans l’architecture de l’oreille interne, un élément est appelé le labyrinthe pour sa forme de spirale de deux tours et demi ». Il souligne aussi le réseau des correspondances qui unit évidemment le labyrinthe à l’oreille, entre autres la spirale des coquillages qu’il suffit de mettre à l’oreille pour entendre un écho des horizons de la mer. Mère ? La nôtre ? L’étendue d’eau ?  Il signale également que le sens de rotation du jeu de l’oie est celui de l’oreille gauche, sens de rotation de la roue de fortune du tarot de Marseille. A noter que pendant longtemps, la spirale du jeu de l’oie s’enroulait sur deux tours et demi comme dans l’organe de l’ouïe.
Donc, jeu de l’oie qui peut être entendu comme jeu = je, j’engage ma personne sur ce chemin initiatique, c’est la loi pour chacun de nous.

 

Suspense… jusque... n° 2

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