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2016-03-08

brèves de comptoir chez Paul en gare de Perrache



Vendredi j’ai passé la journée à Lyon avec mon amie Hélène. Nous avions rendez-vous à 16h45 précises pour qu’elle puisse rejoindre son amie de Bourgoin-Jallieu. Comme nous étions en avance, nous nous sommes installées pour boire un jus d’orange et quand ce fut l’heure pour elles, j’avais encore une demi-heure à attendre.

Nous nous étions installées dans un coin tout au fond. Je décide de rester dans ce coin-là. 


Sur la banquette à côté de moi, deux hommes d'environ 75 ans, bien replets et flasques,parlent très fort et rient beaucoup. Ils se félicitent d’être des hommes "joyeux". L’un d’eux a un fort accent belge et ça aide...  ainsi que la bière qu’ils ont déjà ingurgitée.


Arrivée une femme de leur âge, qui semble un peu dérangée. Elle pousse un landau dans lequel émerge au milieu de couvertures la petite tête de son caniche à qui elle parle comme un bébé. Elle s’assoit de l’autre côté des hommes sur la même banquette et entame une conversation avec eux comme si elle les connaissait de longue date. Ce qui m’étonnerait… mais ils ont l’air compatissant…

D’un seul coup, j'entends l’un d’eux qui dit :

-      un chat, un chien, c’est un budget…

-      mon chien, c’est une chienne, elle est vieille comme moi et on partage nos repas.

-      quel âge a-t-elle ?

-      16 ans et moi 84 ans

-      encore 2 ou 3 ans et ce sera fini

La vieille dame commence à pleurnicher :

-      j’espère que, pour moi, ça durera plus,

-      mais je parlais pour votre chienne

-      moi et ma chienne, c’est la même chose…


L’homme qui a fait « la gaffe » essaye de changer de conversation avec son ami :

-      j’ai acheté un pot-au-feu à Auchan. 10 € et gros comme le creux de mes mains. (Il fait une cuvette de ses mains) deux patates, un oignon, deux poireaux, trois carottes et j’en ai pour quatre jours

-      (la dame) non,, ça fera que deux jours

-      Oh non ! Quatre ou au moins trois !

-      (Elle avec un air cabotin) Deux jours, car vous allez m’inviter !

-      Ah ! Je vais vous inviter ?

-      Oui, vous le savez pas encore, mais j’en ai envie

-      surtout, je ne vous connais pas

-     mais si, ça fait une heure qu’on se connaît. Pour un pot-au-feu, ça suffit !

-      bon, je vous invite, mais faut être à midi pile chez moi !

-      Et c’est où ?

-      (Il explique)

-      (elle) Le mieux, c’est qu’on y aille ensemble maintenant chez vous et demain, je connaîtrai le chemin et je serai à midi pile chez vous

-      ben d’accord.

Là-dessus, l’autre homme, qui n’avait rien dit, déclare :

         -    ton pot-au-feu, il ne fera qu’un seul jour, car tu vas   m’inviter aussi

-      si tu le dis… et moi qui pensais en avoir pour 4 jours…
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Sur ce, le premier homme se lève et démarre avec difficulté. Son compagnon rit et lui lance :

-      t’as du mal à lever ton train ! T’es comme moi ! C’est le début de la fin...

-     (elle) c’est comme ma chienne… c’est pourquoi je la mets dans un landau. Peut-être qu’il vous en faudrait un…


J’éclate de rire intérieurement et lève mon train avec plus de légèreté. Je n’ai pas envie de louper mon train. Grâce à eux, le temps d’attente a passé très vite…

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