Il était une fois en Sicile un père, Valérien, qui confia son enfant, le petit Guy à une nourrice, Crescence et à son mari, Modeste. Le père vénérait les idoles, mais pas Modeste et sa femme. Un jour, le préfet Valérien entreprit de persécuter la secte des Chrétiens. Le père découvrit que son fils était chrétien et essaya de le mettre dans le droit chemin du paganisme. En vain, peine perdue. Le jeune Guy fut arrêté et condamné à des coups de bâton. Mais les bras des bourreaux perdirent leur force et se desséchèrent, ainsi que la main que Valérien avait étendue pour prononcer la sentence… Par chance pour eux, Guy était gentil et miracle ! Il les guérit.
Le père essaya alors de changer Guy en le plongeant dans les
délices et l'amollissement : nourritures raffinées, danses affriolantes,
petites servantes… Rien à faire, Guy ne faisait que gémir et soupirer. Le père
le fit installer dans une chambre magnifique garnie de broderies et de tentures
précieuses. À peine y eut-il pénétré qu'apparurent douze pierres d'une couleur
et d'un éclat merveilleux. Les domestiques témoins du prodige poussèrent des
cris. Le père accourut et fut ébloui par douze anges d'une beauté indicible. À
peine les eut-il vu qu'il devint aveugle… Par chance pour lui, Guy était gentil
et miracle encore ! Il le guérit
Sur les ordres d'un ange, Modeste, Crescence et Guy s'enfuirent en Italie
en bateau. Très vite, la foule s’empressait de venir le voir, car Guy
accomplissait toutes sortes de guérison.
Même l’empereur Dioclétien le fit appeler pour soigner son fils posséder
cruellement par un démon. Guy parla au démon et le contraignit de sortir. Cela
se fit avec un bruit horrible. D’un côté, Dioclétien était content, mais il eut
vite peur pour son pouvoir… Il chercha alors à corrompre Guy en lui offrant une
partie de ses trésors et même une partie de son empire. Rien à faire : Guy
refusait tout.
Dioclétien, qui n’aimait pas qu’on lui tienne tête, fit jeter Modeste,
Crescence et Guy dans un grand chaudron plein de poix et de plomb fondu. Raté :
même pas un cheveu atteint, rien !
Eglise de Saverne
L’empereur, furieux, les fit jeter en
pâture aux lions, mais les lions leur léchèrent
les pieds !
Au Moyen-Âge, les malades atteints de chorée étaient souvent considérés comme possédés par le démon et brûlés vifs, aussi ils cherchaient le moyen de se débarrasser de cette maladie.
Quand ils le pouvaient, quand ils le savaient, ils allaient en pèlerinage dans une église qui lui était consacrée à l’approche de la fête de Saint-Guy. Là, ils dansaient pour se libérer de leurs angoisses et de leur maladie, transe apaisante. C’était efficace, dit-on, pour une année. Alors retour à la case départ…
On les attacha
sur un chevalet et on commença à leur rompre les os. Mais à cet instant, grondements
effrayants du tonnerre, éclairs terrifiants, hurlements des gens dans l’amphithéâtre
et au milieu de cette épouvante, un Ange descendit, détacha nos trois amis et les remit sur pied.
Modeste, Crescence et Guy étaient bien fatigués de toutes ses péripéties,
ils eurent envie de rejoindre Dieu et envoyèrent leurs âmes au ciel le 15 juin
de l'an 303. Depuis ils doivent y vivre tranquilles… quoique…peut-être pas Guy,
Le pauvre est souvent invoqué comme protecteur des épileptiques et des malades
atteints de chorée (mouvement involontaire, appelé aussi danse de Saint Guy),
protecteur des comédiens et des danseurs : en grec, "Khoreia" =
danse et des chaudronniers à cause du chaudron de poix. C’est un des saints
protecteurs de la jeunesse, puisqu’il souffrit le martyr encore enfant.
Comme beaucoup de saints, il est le patron de deux maladies opposées :
l’épilepsie et la léthargie. Les Allemands le représentent avec un coq à ses
côtés pour ne pas oublier de les réveiller.Au Moyen-Âge, les malades atteints de chorée étaient souvent considérés comme possédés par le démon et brûlés vifs, aussi ils cherchaient le moyen de se débarrasser de cette maladie.
Quand ils le pouvaient, quand ils le savaient, ils allaient en pèlerinage dans une église qui lui était consacrée à l’approche de la fête de Saint-Guy. Là, ils dansaient pour se libérer de leurs angoisses et de leur maladie, transe apaisante. C’était efficace, dit-on, pour une année. Alors retour à la case départ…
Plus étonnantes sont les histoires qui rapportent une maladie bien étrange,
rapportée entre autres par Michelet dans la sorcière, maladie répertoriée en
Saxe, en Italie (à lier avec la tarentelle) et dans toute l’Europe…
Au quatorzième siècle, le] premier danger n’était pas le
moins grand. Il éclata, vers 1350, d’une effrayante manière par la danse de
Saint-Guy, avec cette singularité qu’elle n’était pas individuelle ; les
malades, comme emportés d’un même courant galvanique, se saisissaient par la
main, formaient des chaînes immenses, tournaient, tournaient, à mourir. Les
regardants riaient d’abord, puis, par contagion, se laissaient aller, tombaient
dans le grand courant, augmentaient le terrible cœur. Que serait-il arrivé si
le mal eût persisté, comme fit longtemps la lèpre dans sa décadence même ?
[…] Effroyable perspective ! L’Europe couverte de fous, de furieux,
d’idiots ! On ne dit pas comment ce mal fut traité, et s’arrêta. […]
Un médecin célèbre du XVI°, Paracelse étudia cette maladie de la danse de
chorée et voici ce qu’il en dit :
Cette maladie se présente sous trois
formes :
-
La
chorea vitista du nom de Saitn Vit ou Guy ou chorea imaginativa, aestimativa
car elle était le fruit de l’imagination et de la suggestion.
-
La
chorea lasciva était provoquée par des désirs sensuels et affectait plus les
hommes que les femmes en raison de leur plus grande force imaginative et de
leur tempérament (
NDLR : c’est lui qui le dit, ce n’est pas moi)
- La chorea naturalis avait pour origine
des causes corporelles
Cette danse de Saint Guy collective évoque aussi le tarentisme, les rites
de possession, de transe africaine et a sans doute initié la procession
dansante d'Echternach au Luxembourg.
À vrai dire, ça ressemble à la vague des conscrits du Beaujolais… prochain
sujet ! Mais si même effet, pas même cause…
Cette évocation nous rapproche aussi de certains contes comme « la
cloche du bonheur » qui, dès qu’elle sonne et tant qu’elle sonne, fait
danser tout le monde et jusqu’à épuisement ou une petite fille qui a une drôle
de maladie : quand elle chante une certaine chanson, tous ceux qui l’entendent
se mettent à sauter comme elle (une sacrée arme !)
Et voilà partie des boules de gui, me voici rendue sur la danse de Saint
Guy !
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