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2014-08-10

brèves de marché et autres

Vendredi en fin d’après-midi, je suis allée à la piscine au moment où tout le monde en sortait ou presque. Discutant avec les maîtres nageurs, je leur dis mon sentiment que l’orage de midi s’est déplacé vers l’Est et que c’est fini pour nous. Ils ont souri de ma certitude et m’ont dit qu’il avait eu reçu un message d’alerte orange pour huit heures du soir et la mairie leur a demandé de sécuriser le matériel.

Effectivement, vers neuf heures du soir, l’orage grondait de tous côtés. Des nuages noirs ont assombri d’un coup les lieux, mais en même temps, un coucher de soleil fantastique essayait de s’imposer. Couleurs d’apocalypse que mes photos rendent imparfaitement. Le vent s’est mis à souffler si fort, que les vitres craquaient comme si elles allaient exploser. Je suis arrivée à fermer les volets non sans mal et me suis éloignée de la véranda pour ne pas être blessée par les morceaux de verre au cas où…
 
 
 

Après une pluie diluvienne, les éléments se sont calmés. pas de mal pour moi.

Samedi matin, dans la rue, je rencontre Bernard, qui habite dans la vallée du Lot après Capdenac. Ils ont eu beaucoup de grêle. Son jardin si beau est haché… La discussion sur le marché tournait sur les dégâts ou non de cet orage.
Comme je faisais une séance de dédicace de mon livre à la librairie Champollion place Carnot ou place de la halle, où se tient une bonne partie du marché alimentaire, j’ai pu faire œuvre d’études sociologiques. J’ai étudié le physique, l’habillement, les relations des couples, des parents – enfants et grands-parents – petits-enfants…
Incroyable la multitude des formes et couleurs des poussettes pour les petits. J’en ai même vu une particulière, une McLaren… Mais McLaren ou pas, ça n’avançait pas bien vite dans les allées…
Un tout petit garçon, deux ans peut-être, est arrivé près de moi, m’a souri, fier de lui et a continué son chemin. Mon inquiétude de mère, mais il est tout seul ? Et j’entends un jeune homme (très grand et très beau) dire à son ami : «  ne crains rien, je veille. Quand il aura eu peur, il restera de lui-même près de moi. » Pour l’heure, Petit Bonhomme n’a pas peur et arrive à se faufiler dans la foule plus facilement que son père. L’enfant se retourne, son visage s’illumine. Il a vu son père, il se précipite en riant dans ses bras. Il n’a pas eu peur. Il sait...

Devant la vitrine de la librairie, une fillette de 6 ans :
-      regarde maman, ce livre. Notre stagiaire nous l’a lu.
-      Notre stagiaire ?
-      Oui, celle qui apprend à s’occuper des enfants.
-      Alors c’était la stagiaire de la maîtresse
-      Ah non ! C’est la maitresse, elle se débrouille, alors c'est la nôtre et ce livre est génial. Dis, maman,…
-      Non, tu connais déjà l’histoire
Visage de déception… Vrai, qu’il est génial ce livre ! Le magicien des couleurs d’Arnold Lobel.
 
Salutations efficaces :
-      Hello, Ben, ça va ou pas ?
-   hein ?
Le temps que Ben fasse 360° sur lui-même, celui qui l’a salué a disparu. Ben hausse les épaules.

Je suis contente, ma vente de livres était honorable. J’ai surtout beaucoup discuté avec des gens forts intéressants, qui avaient déjà lu mon livre ou pas encore...
Une dame m’a dit qu’elle avait compris, après l'avoir lu, pourquoi la boulangère de la rue d’Aujou vendait des kouglofs et des pâtés lorrains. C’était sûrement une descendante des Lorrains qui ont été déplacés au début de la Seconde Guerre. Raté et je lui explique :
-       c'est vrai que le café lorrain, situé presque en face, a ce lien ? La boulangerie, non, elle n’en a pas. Les boulangers viennent comme moi des Hautes Vosges et ont fui la pluie.
-      Mais la pluie, il y en a ici...
-      pas comme dans les Vosges. Ici, ce sont des averses et il est rare que la lumière manque.
Comme elle est sceptique, je lui explique que j’y étais dernièrement et qu’il a plu du dimanche au jeudi sans discontinuer…
-      Àh ! Je comprends…

Un Monsieur me fait le reproche gentiment de n’avoir pas mis un plan de Figeac dans mon livre, mais il me dit avoir découvert ce matin la place Vival. Je lui dis : « voilà un bon jeu de piste… » Reste pour lui à lister les lieux que j’ai cités et à les repérer dans la ville ou sur le plan vendu à l’office de tourisme.

Discussions aussi autour de certaines personnes : « être et avoir été », partage de morceaux de vie : « je suis née ici et je suis allée à l’école jusqu’au collège… Puis déménagement… », « Chez moi, c’était comme dans votre livre, sauf que… »

Des demandes aussi de précisions, de plus amples connaissances sur un fait, une famille, un homme… Pour certains, je promets de chercher un peu plus. Il me faudra aller rechercher dans les 1000 pages d’interviews le passage où l’on m’en a parlé et peut-être rencontrer la personne qui me l’a dit pour en savoir plus.

Des contacts pour faire une conférence lors du prochain hiver sur mon livre, les souvenirs (les souvenirs s’écrivent au présent…), les événements, l’évolution de notre société dans ce XXe siècle… À travers des récits de vie, qui n’est pas un travail d’historienne stricte, je le précise à nouveau...

Le soir, je suis allée à Capdenac-le-Haut écouter le concert donné dans le cadre du Festival des cordes. 17 €, c’est un peu cher, j’espère me régaler. J’aurais mieux fait de me renseigner un peu plus :  il s’agit ce soir d’un concert solo je n’aime vraiment pas. J’avais envie d’entendre un quatuor. Raté ! Je m’en irai à l’entracte.

Pourtant, j’ai quand même ri intérieurement. Je m’étais mise tout au fond pour mieux entendre et au centre ou presque. Je ne voyais donc rien ou pas grand-chose, en dehors du Christ en croix.
 
 
Un tableau assez sombre et avec la lumière des projecteurs de la voûte j’avais l’impression que le Christ dansait comme Zorba le grec. Les bras écartés, les jambes croisées, le torse un peu vrillé et plein de soleil… La musique que j’entendais alors dans ma tête était beaucoup plus gaie que celle qui était jouée…

 
 
Un peu plus tard, alors que le violoniste jouait un morceau un peu grinçant de Paganini et comme la porte de l’église était ouverte, je regardais dehors. Un chat, qui passait sur la place, s’est approché lentement. Il a passé la tête et, dédaigneux, est parti tranquillement plus loin.

Je suis partie à l’entracte.

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