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2011-01-08

2011 01 8 samedi

Premier marché de l'année ; le temps est doux et je pense qu'il y aura plein de monde sur le marché, qui est une foire aujourd'hui… Déception : il y a des trous entre les marchands, mais il est vrai qu'il manque tous les marchands de fromages de chèvres - il va falloir attendre les mises bas - , ma vendeuse préférée de galettes de sarrasin, les petits marchands d'oeufs -pas à cause de la dioxine qui empoisonne les oeufs allemands, mais parce que les petites poulettes ont une pause, pause hivernale et pas syndicale…- et d'autres …
La circulation des clients est fluide : c'est la pause aussi après les fêtes…

Pourtant, j'ai pris plaisir à regarder et à entendre les gens qui se croisaient et s'embrassaient. Il devient rare d'entendre des gens qui parlent l'occitan sur le marché, mais aujourd'hui, à plusieurs reprises, j'ai entendu des :

Bona annada   !    Totes mos vots !

L'orthographe n'est peut-être pas la bonne, mais c'est ce que j'ai entendu... Ces interpellations, suivies de bises retentissantes ou d'accolades chaleureuses et des rires... Mais les phrases suivantes étaient en français.

Premier marché de l'année, temps doux, autant de raisons pour sortir les terrasses...Celle du café Champollion étaient bien pleine, car les habitués savaient qu'à midi, comme chaque année, Claudie offre un punch accompagné de mignardises salées à tous ceux qui sont assis… C'est une belle tradition…

Premier marché de l'année, et j' ai discuté avec un couple très âgé, qui vend des oeufs. Ils viennent de l'Aveyron et ne manquent pour rien au monde le marché de Figeac depuis des années. C'est le seul qu'ils font. Aujourd'hui, les oeufs qu'ils vendaient ne leur appartiennaient pas, c'étaient ceux du voisin handicapé et qui ne se déplace pas, mais lui comme eux "à le respect de la vie." " Nous, Madame, on a le respect de la vie ; pas question de faire manger aux enfants de la merde ; pour ceux qui aiment la merde, il y a les supermarchés. Mais nous, on se sent responsable de ce que l'on vend. Nos poules, nos oies, nos canards sont élevés en plein air ; ils sont heureux et ça se sent au goût, même que c'est pour ça qu'on fournit les quines (les lotos), parce qu'ils savent que le but de notre vie, ce n'est pas d'empoisonner le monde,  c'est respecter la vie que de vendre de bons produits. Pour les quines, il faut leur livrer la volaille tuée, alors on la prépare le matin même.. Il ne peut pas y avoir de plus frais que ce frais là".    Conscience professionnelle, respect du client, amour de la vie… Ça existe encore et ça fleure bon l'accent du terroir… 

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