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2016-08-06

hortensia... de si belles fleurs




Avec le printemps et le début d’été pluvieux, cette année, les hortensias sont magnifiques et quand je vais jusqu’à mon garage prendre mon vélo, j’admire l’allée d’hortensias roses. 

S’ils sont roses, c’est sans aucun doute dû à l’acidité de la terre, mais l’un d’eux est plus foncé et rayonnant que les autres. Les fleurs de cet hortensia particulier possèdent cinq pétales au lieu de quatre. Cinq c’est plus logique, plus harmonieux dans la nature, mais quatre…



Hortensia ? On pourrait simplement rapprocher ce nom du latin hortus, jardin, donc la plante du jardin ? C’est fade comme explication pour une plante aussi magnifique.

Son origine en France ? Elle est très controversée : les Athéniens l’admiraient et leur offraient les fruits à peine formés de chaque saison. Ce culte gracieux ne fut pas transporté à Rome où, cependant, Hersilie, considérée comme la plus digne des Sabines enlevées par les Romains représentait la divinité précédent aux saisons. Déesse des Romains, elle fut aussi l’épouse de Romulus. On la surnommait Horta… Horta…Hortus…hortensia ?

                       (Horta défendant Romulus contre Titien)

On raconte aussi que, beaucoup plus tard, au XVIII°, des exemplaires arrivèrent en Europe par les navires de la Compagnie Néerlandaise des Indes orientales. Philibert Commerson, peu avant sa mort en 1773 sur l’Île-de-France (l’ïle Maurice) nomma cette fleur qu’il avait découverte lors de l’expédition de Bougainville Hortensia, nom issu du troisième prénom de  Nicole-Reine-Hortense, dont le mari était un horloger célèbre.



L’hortensia c’est la fierté des Bretons.
Même s’ils apprécient le climat de bord de mer, ils se plaisent aussi dans les autres régions de France. Dans le sud de l’Ardèche, il y avait ce mois de juillet dernier des hortensias bleus magnifiques…



L’hortensia n’est pas avare de symbolique. Certains considèrent cette fleur comme vaniteuse et vantarde à cause de l’abondance de ses somptueux pétales et sa forme si parfaitement arrondie. D’autres pensent plutôt qu’un bouquet d’hortensias exprime la gratitude du donateur pour le destinataire. D’autres encore pensent que l’hortensia représente tout est tout ce qui est sincèrement chaleureux. 


Dans le langage des fleurs, l’hortensia possède un sens bien particulier, en fonction de sa couleur.

Offrir un hortensia blanc en témoignage d’un premier amour ou l’expression d’un amour qui est en train de naître… blanc, synonyme d’innocence de pureté…



Offrir un hortensia bleu s’éloigne des traditionnels messages d’amour ou de bonheur, mais permet au donneur de signifier au destinataire que ses caprices sont un blocage à une relation amoureuse. C’est peut-être une manière d’introduire une discussion sur ce sujet délicat avec la personne qui reçoit cet hortensia, pour aborder les problèmes avec sincérité… sans doute….


Offrir un hortensia rose, c’est une manière de témoigner l’amour que l’on porte à une personne, son attachement. C’est aussi une manière originale d’exprimer les mêmes émotions que celles véhiculées par les roses.


Hortensia, Hortense, on aurait pu penser à une histoire plus noble et ce prénom a inspiré un certain nombre de chanteurs, de compositeurs.

Dans le film « cherchez Hortense », 


 Mikis Theodorakis en signe la musique avec « Miss Hortense life goes on ».
Passer « la nuit avec Hortense » comme le suggère Richard Desjardins semble tout un programme pour celui qui ne peut que la connaître bien, puis qu’il est lui-même issu des jardins, à moins que vous ne préfériez aller à « la fête à Hortense » de Raoul de Godavarsvelde.

Sans aucun doute, c’est « le bal d’Hortense » de Pascal Neux qui vous fera sourire,car 
 (version instrumentale sur

 http://www.deezer.com/search/le%20bal%20d'hortense)

Dans sa cour le Pascal

Donne un bal pas banal

Pour trouver un mari à sa fille

Comme ell’a trop d’ fervents

Pour voir qui aura l’ cran

De pouvoir la crever en dansant

               Parce que sa fille, la belle Hortense,

               Elle sait danser depuis qu’elle a trois ans.

              À qui la fille, la belle Hortense,

             Pour la crever faut danser bougrement

Apprenez que le sélecteur local moustachu et jovial en perdit sa moustache, que le capitaine du football qui shoote bien, mais qui danse mal y abandonna ses crampons, que le nommé Camomille, qu’y a pas l’air d’un garçon retourna chez sa maman, mais…

Et pour clôturer le bal

V’là le p’tit qu’y a pas d’poil

Mais des tout petits yeux, tout bleus qui brillent

Le jupon, les yeux bleus, les yeux bleus,

Sacrebleu, tout est bleu…

              Et voilà que la fille la belle Hortense

              Elle s’affaisse tout doucement sur son séant,

              Ah,  dit la fille, d’puis quand tu danses ?

             Lui qui répond, je danse depuis que j’ai deux ans.
                    Sissi for ever... à défaut d'Hortense...

Sur Internet j’ai trouvé ce haïku composé par une Josiane

            Il est, quelque part

            Un massif d’hortensias bleus

            Qui frémit d’un rêve…


Une affaire pas banale a mobilisé certaines gendarmeries : des vols de pousses d’hortensias : pousses revendues pour le commerce ? Mais plus sûrement pousses replantées pour donner des fleurs qui seront ensuite séchées et utilisées comme… stupéfiants

Jusqu’à maintenant, il y avait des vols de chrysanthèmes au moment de la Toussaint et on en comprend la raison, mais là ? C’est simple : pour utiliser les hortensias comme joints au même titre que le cannabis… C’est une info qui traîne sur des forums… Mais on sait aussi que les fleurs  séchées produisent de l’acide cyanhydrique utilisé notamment dans les chambres à gaz sous le régime nazi… Les risques d’empoisonnement sont donc grands…

L’hortensia ne serait, en aucun cas, la seule plante à pouvoir potentiellement concurrencer le cannabis… Certains fument de l’ortie… quand même pas jusqu’à pousser Mémé dans les orties, ni dans les hortensias. 
Même que de cet acide 
,

                            il y en a dans les noyaux d'abricots...
                               mais de là à en fumer....

2016-07-18

Faut pas pousser Mémé dans les orties !




Il y a peu de temps, j’ai passé une semaine « chez moi », à Figeac avec mon amie Gisèle. Nous avons croisé aussi Michel, le Belge-Lyonnais, et son amie Doïna,  la roumaine belge, que je rencontrais pour la première fois (belle rencontre). Après avoir fait la visite de Figeac en bonne et due forme : j’aime partager mes connaissances…, Michel et Doïna nous ont offert à déjeuner dans la boutique - table d’hôte de produits du Quercy de Catherine et Bertrand. (Catherine faisait du Gi-Gong avec moi et elle en fait toujours…). C'est juste à côté de l'Office du tourisme, fermé le mardi... Leur nom : Mémé du Quercy, ceci explique cela !

Ce jour-là, à la cuisine : Bertrand aidé à la plonge par la compagne de leur fils et au service : Catherine et son fils, serveur pour l’été et étudiant le reste de l’année. Tous deux portaient un T-shirt avec cette inscription : faut pas pousser mémé dans les orties !


Il n’en fallait pas plus pour m’interroger sur cette expression.

De retour dans mon gîte préféré (l’adorable maison quercynoise d’Hélène), je suis allée faire un tour du côté du site « expressio » ;  que j’ai trouvé comme d’habitude excellent… un partage s’impose. (On peut s’inscrire gratuitement sur ce site pour recevoir l’expression du jour ou les expressions de la semaine : http://www.expressio.fr). Je ne vais quand même pas vous la décrire, elle est trop commune !


« Faut pas pousser mémé (mémère, grand-mère...) dans les orties !

= Il ne faut pas exagérer, abuser, dépasser les limites. Il ne faut pas avoir un comportement asocial avec quelqu'un.

« L'origine de l'expression de base 'faut pas pousser' pour 'il ne faut pas exagérer' semble tout aussi inconnue que sa période d'apparition », donc raté !. Son côté cocasse dû au mot « Mémé » la rende plus populaire que « faut pas pousser le bouchon trop loin », qui a exactement la même signification, et même dans les régions viticoles !

« C'est vrai, quoi ! Imaginez un « sauvageon » qui surgit hors de la nuit et court vers l'aventure au galop sur sa fougueuse mobylette au pot d'échappement trafiqué, le long d'une route de rase campagne. Soudain, il croise une personne du troisième âge (de sexe féminin) qui vient de faire ses courses à la supérette du village et s'en retourne à la ferme en se déplaçant lentement, le dos voûté, une main sur sa canne, l'autre tenant difficilement son sac plein de victuailles.
Il s'arrête brusquement près d'elle et, dans un acte odieux de gérontopropulsion, lui file une mandale et l'envoie s'écrouler dans le carré d'orties malheureusement présentes à proximité, avant de lui chouraver son cabas et de s'enfuir à pleins gaz en lui filant un dernier coup de latte au passage.

Si vous êtes un tant soit peu civilisé, en lisant cette ignoble histoire vous vous êtes forcément dit :

  1. Quelle horreur ! Mais que fait donc la police ?
  2. Le responsable de cette insupportable violence a pour le moins un comportement asocial. Il dépasse même un tantinet les limites de la bienséance.
  3. L'auteur de ces lignes disjoncte un peu.

Eh bien je suis d'accord avec vous, y compris sur le dernier point. C'est pourquoi dans la prochaine version, je vous promets qu'il lui laissera son sac...

En tous cas, maintenant, vous devriez avoir compris pourquoi pousser mémé dans les orties, faut vraiment pas le faire ! «  (Expressio)


Mais dans certaines régions, cette expression a été rallongée un tant soit peu, ce qui donne :

« Faut pas pousser mémé dans les orties, elle a pas d’culotte !"

 Ou peut-être qu’elle en a une, mais fendue ! Allez savoir !


A vrai dire, c’est pas bien grave et il vaudrait mieux pousser Pépé dans les orties que Mémé pour ses vertus aphrodisiaques. 

En effet, « depuis l’Antiquité, on préconise pour renflouer la virilité déficiente des hommes, de les fouetter avec un bouquet d'orties au-dessous du nombril, sur les reins et sur les fesses » : de quoi réveiller les Pépés et les autres ! Mességué lui-même insiste sur cette thérapie « en nous contant la cure adoptée par l'un de ses vieux amis gascons qui, incorrigible coureur de jupons, pour se redonner du cœur à l'ouvrage, se roulait périodiquement dans un champ d'orties..."  A qui le tour ?


Ce ne sont pas là les seules vertus de l’ortie. Cette herbe banale, commune, qui pousse dans les lieux à l’abandon,  est une plante médicinale puissante. Connue des Gaulois et des Romains, elle figure dans la plupart des pharmacopées anciennes : médicinale, elle est aussi alimentaire,  Paracelse, le célèbre médecin de la Renaissance lui réservait une place de choix dans ses préparations Ses vertus ont été fort appréciées par nos ancêtres. Elle est reminéralisante, hémostatique, dépurative, galactogène, diurétique, fertilisante, active dans la lutte des pucerons...

Bref, mangez des orties… en remplacement des épinards par exemple !


Bon ! D’accord, elle a un inconvénient : elle est très urticante (non, non, ce n’est pas comme les moustiques, toutes les orties piquent, pas seulement les plants femelles comme chez les moustiques : je vous voyais arriver, poil au nez ! )


Ô beauté de ses poils urticants, aussi fragiles que du verre fin ! Ô pointe effilée de silice qui pénètre la peau de celui qui la frôle ! Ô cruelle injection d’acide formique (à rapprocher des fourmis qui cro-ondent, elles !), de l’histamine (allergisant puissant), de l’acétylcholine et de la sérotonine, deux neurotransmetteurs qui jouent un rôle dans la mémoire entre autres, pour que vous vous souveniez à jamais de la brûlure, des démangeaisons, de la douleur  de Dame Ortie !


Plusieurs remèdes calment ses réactions : frotter ou plutôt caresser la zone rouge avec

-  le vinaigre blanc de préférence, mais de cidre, de vin, d’échalote… Vite, courez !

-  un morceau de sucre imbibé de la salive du patient (c’est meilleur)

-   de l’urine de la personne pour la capacité de rééquilibre

-   du bon plantain de chez nous

-  de la crème Z-Trauma , fabuleux gel de première urgence pour tout ! 

( publicité gratuite et efficace dans votre magasin bio)


Pour finir, un détour du côté du purin d’ortie, fertilisant et protecteur du jardin contre certaines maladies (mildiou), les pucerons…


Pour préparer un purin d’orties sans odeur, trois impératifs à respecter :

-          dans un seau, bien tasser des orties, et seulement des orties, cueillies avec amour avec gants (c’est précieux !) et sécateur. Rajouter le plein d’eau de récupération, (c’est mieux !) et mettre à l’ombre (1). Ne pas couvrir (2)

-          tous les jours, avec un bâton, touiller (3). Vous verrez alors à la surface des bulles, de la mousse, preuve de la fermentation en cours.

-          Au bout de 10 à 15 jours, quand, lors du touillage, il n’y a plus de bulle, retirer avec le bâton le gros des tiges, puis avec une vieille passoire de cuisine, filtrer et stocker dans un jerrican, même pendant plusieurs mois

-          Utiliser en le coupant avec de l’eau dans un arrosoir : genre 2 l de purin pour 8 l d’eau et arroser les haricots, les tomates, les… les légumes vous le rendront !

C’est excellent pour le jardin, pas comme apéro ! Pff ! Faut tout leur dire ! Faut quand même pas pousser Mam’Elisa dans les orties ! (ni Mam’éïa, c’est la version Myrtille, que j’adore !)

Et pour finir deux livres à lire, le premier est excellent, je viens de le finir !