Ou comment devenir accro à un jeu de bonbons ?
Candy… Voilà un mot que j’utilise
peu, mais cette année, il est revenu !
Pas sous la forme de cristaux de
sucre candi, friandise rare que Maman achetait quand elle allait à la ville et
qui valait tous les bonbons du monde, quoique… les caramels à un centime ou les
rouleaux de réglisse… On en glissait un morceau dans notre bouche et on le
faisait rouler contre le palais avec la langue. Il prenait, petit à petit, une
forme arrondie et fondait jusqu’à disparaître : il ne restait alors qu’un
arrière-goût sucré, délicat…
Lors du mariage de Vanessa et Gaëtan, sur une idée de Géraldine et avec la complicité de Maryse (je crois), il y avait un Candy bar disposé sur une botte de foin. Dans des bocaux joliment décorés, une multitude de sortes de bonbons rivalisaient de couleurs. À chacun de remplir un des sachets blancs tamponné d’un cœur mauve !
Depuis une bonne année, des amis
m’invitent régulièrement sur Facebook à jouer à Candy Crush Saga, à leur accorder
des vies, à les aider à passer un niveau ou je ne sais quoi. Je n’ai jamais
répondu à cette invitation. Et je n’y prêtais aucune attention. à peine parfois
une pointe d’agacement.
Une de mes filles m’avait fait
rire quand elle m’avait expliqué que dans le RER, elle avait débloqué un «
vieux » (« un peu moins que toi… »). Il était depuis deux semaines au même
niveau. Il l’avait remercié comme si elle avait sauvé… Cette anecdote m’avait
fait rire.
Comme j’entendais autour de moi parler
de ces fameux niveaux de Candy crush et pour ne pas mourir idiote, j’ai enfin
téléchargé l’application sur ma tablette.
Univers enfantin très coloré,
agréable à regarder, invitation à parcourir un chemin semé d’embûches (niveaux)
qu’il faut franchir pour pouvoir continuer. Qu’elles étaient faciles les huit premières
étapes ! Jeu de casse-tête délicieux où il suffit d’aligner trois bonbons
de la même sorte pour les voir disparaître et permettre à d’autres bonbons d’entrer
dans le jeu, marquer des points et réaliser l’objectif. Mais si on peut en
aligner quatre, alors on reçoit un bonbon rayé ou enveloppé au pouvoir plus
grand. Cinq mêmes bonbons sur une ligne, super ! Un gros bonbon rond
ressemblant un peu à la forme d’une mûre aux boules colorées (cupcake) nous est
attribué. Si, en plus, on le déplace en l’associant à un bonbon rayé, alors c’est
un feu d’artifice sur l’écran et bing ! Et bang ! Vous voilà plus grand qu’un
prince ! Vous voilà roi (King comme la marque de ce jeu) et vous pouvez
passer au niveau suivant avec une frénésie toujours plus grande !
À chaque étape, un objectif :
atteindre un nombre de points en temps limité, éliminer la gélatine, faire
descendre tous les rares fruits pourtant meilleurs à la santé…
Et en peu de temps, me voilà captive de ce jeu, terriblement addictif ! Ma seule planche de salut est que le nombre de vies est limité par le temps et que je m’interdis de demander à des « amis » de m’offrir des vies ou de les inviter à jouer, puisque je leur ai refusé cette possibilité avant. Pas plus que je ne m’intéresse à leur score comme ce jeu m’y invite. Dès que j’ai un moment, j’ouvre ma tablette et fonce sur cette application pour gagner un niveau. Si je gagne, je n’ai qu’une envie, c’est de gagner le suivant et si je perds, il me faut attendre par exemple 23 minutes avant de pouvoir rejouer. Alors je m’occupe un peu et surveille le temps… et attends encore 2 mn 23’’, en suivant le décompte du temps !
Et en peu de temps, me voilà captive de ce jeu, terriblement addictif ! Ma seule planche de salut est que le nombre de vies est limité par le temps et que je m’interdis de demander à des « amis » de m’offrir des vies ou de les inviter à jouer, puisque je leur ai refusé cette possibilité avant. Pas plus que je ne m’intéresse à leur score comme ce jeu m’y invite. Dès que j’ai un moment, j’ouvre ma tablette et fonce sur cette application pour gagner un niveau. Si je gagne, je n’ai qu’une envie, c’est de gagner le suivant et si je perds, il me faut attendre par exemple 23 minutes avant de pouvoir rejouer. Alors je m’occupe un peu et surveille le temps… et attends encore 2 mn 23’’, en suivant le décompte du temps !
Je m’aperçois très vite que je ne
lis plus, que je n’écris plus, que dans ma tête défilent des tableaux de bonbons
en mouvement. Je me réveille souvent la nuit avec une seule pensée : ces
foutus bonbons ! Où sont mes rêves, qui me font souvent rire ? Où a
disparu le bien-être que je ressens quand je suis dans mon lit douillet ? Où
est passée ma capacité de réflexion, de m’émouvoir, d’intelligence ?
Je me suis perdue dans les
bonbons (candy), je suis broyée (crush) par ce jeu. Une nuit à deux
heures du matin, alors que j’ai loupé avant de m’endormir le niveau 50, je me réveille en sursaut. Des tableaux de
bonbons explosent dans tous les sens de mon esprit. Je réalise que je ne m’appartiens
plus. Je me précipite sur ma tablette et mets fin à cette histoire (saga). Ouf ! Je me sens soulagée,
j’ai retrouvé ma liberté. Il me faut encore quelques jours pour vider le stock
de bonbons de mes neurones, accumulés pendant moins d’un mois.
Certes, je mourrai moins bête, je sais maintenant comment on joue à ce
jeu. J’ai réalisé aussi comme il est facile de perdre sa liberté. Je pense que
le processus est le même pour toutes les dépendances : drogue, alcool, jeu de
casino ou vidéo… mais promis, je ne vais pas essayer !
je préfère dérouler ma vie selon mon plaisir !